TAFTA, Grèce, Russie, trois grands dossiers, une seule et même logique

3 juillet 2015 | Politique

Source : Boulevard Voltaire
Ce vers quoi tend le Nouvel Ordre Mondial est un monde sans États ou bien avec des États croupion dirigés par des gouvernements fantoches, organisé au seul profit de l’entreprise multinationale, selon une seule et unique règle, la règle du marché.

Lorsque mes enfants me demandent de définir le Nouvel Ordre Mondial, je leur réponds ceci : le monde jusqu’à la fin du XXe siècle était organisé autour d’États souverains, selon des règles de droit conçues par les autorités politiques et acceptées par les peuples via ses représentants élus. Dans ce schéma-là, la seule et unique source du pouvoir était politique. Ce vers quoi tend le Nouvel Ordre mondial est un monde sans États ou bien avec des États croupion dirigés par des gouvernements fantoches, organisé au seul profit de l’entreprise multinationale, selon une seule et unique règle, la règle du marché. Dans ce Nouvel Ordre mondial, le pouvoir suprême siège aux conseils d’administration des grandes multinationales et particulièrement des banques et des fonds d’investissement.

Bien évidemment, cette passation de pouvoirs ne se fait pas de plein gré, mais par la contrainte, la menace et le chantage, trois moyens, dont le dénominateur commun est l’argent.
Aux États-Unis, le pouvoir politique appartient à celui qui réunit le plus de dons pour financer sa campagne. C’est un fait ouvertement admis et les primaires ne servent qu’à cela : tester dans chaque camp quel candidat servira au mieux les intérêts non pas du pays, mais de l’entreprise. Les Républicains comptent sur le lobby pétrolier et les marchands d’armes, les Démocrates sur Wall Street. Les premiers font la guerre (Irak), les seconds imposent des traités de libre-échange (TAFTA).
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En Europe, les partis politiques ne sont pas comme outre-Atlantique aussi ouvertement dépendants du financement privé. Qu’à cela ne tienne, c’est par le levier de la dette qu’ils se sont eux-mêmes placés sous la domination des créanciers privés. Propos de complotiste ? Non, en voici la preuve. Pas plus tard qu’en avril 2014, la Grèce, encore dirigée par le très « convenable » Samaras, faisait son grand retour sur les marchés internationaux des capitaux et empruntait – les doigts dans le nez — € 3 milliards. Il aura suffi que Syriza grimpe dans les sondages au cours de l’été pour que les autres émissions prévues au calendrier soient toutes annulées. La situation économique avait-elle changé entre-temps ? Que nenni ! Contrairement à ce que les médias prétendent, la situation économique de la Grèce intrinsèquement n’est pas pire que celle du Japon (plus de 270 % de dette contre 175 %) ou de la France (4 % de déficit contre 0 %), c’est parce que les marchés refusent de lui prêter que la Grèce est en cessation de paiements. Et pourquoi refusent-ils de lui prêter ? Parce qu’ils ne prêtent qu’à ceux qui s’engagent à mener une politique conforme à leurs intérêts, c’est une loi d’airain, valable aussi bien pour un État que pour un parti politique comme le Front national qui a dû recourir à des banques russes.

Poutine le 9 mai

Poutine lors de son discours du 9 mai 2015

La Russie, nous y voilà. Vladimir Poutine est l’incarnation d’un pouvoir politique fort, capable de tenir en laisse les oligarques et partisan d’une politique à l’ancienne, fondée sur la recherche du plus large consensus citoyen. La Russie est donc l’ennemi du Nouvel Ordre Mondial par excellence. Pour le soumettre, rien de plus facile que d’employer la méthode qui a si bien marché contre l’URSS : la course aux dépenses militaires, la baisse des cours du pétrole et accessoirement des sanctions.
TAFTA, Grèce, Russie, trois dossiers apparemment disjoints, mais qui répondent à une même stratégie de domination mondiale. Courant 2016, viendra s’ajouter un quatrième dossier, cela ne fait pas l’ombre d’un doute, ce dossier porte le nom de Front national.

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