01/07/2015 – MONDE (NOVOpress)
Non contente de payer son pétrole en Yuans, de mettre en place ses propres systèmes d’échanges financiers ou de cartes de crédit ou encore de monter un FMI asiatique, la Chine lance un Plan Marshall pour développer tout le continent asiatique… à son profit bien sûr. Un clou de plus dans le cercueil du dollar roi et de l’hégémonie économique et diplomatique des USA.
L’initiative « une ceinture, une route » plus connue sous le nom de « route de la soie » est une initiative économique lancée par le Président chinois Xi Jin Ping en 2013. Le plan se concentre sur la mise en place d’une infrastructure économique et logistique le long de l’ancienne route de la soie vieille de 2000 ans. Cette nouvelle route terrestre se doublera d’une route de la soie Maritime.
L’Asie Centrale, l’Iran, la Turquie et la Russie sont directement concernées ainsi que la côte orientale de l’Afrique finissant même à Venise. Ce programme ambitieux a de multiples buts comme établir des installations et zones de libre-échange, promouvoir l’utilisation du Yuan et intensifier la coopération diplomatique entre la Chine et de ses voisins, en cas de succès on estime que ce programme concernera environ 4,4 milliards de personnes dans plus de 65 pays.
Ce projet a été critiqué par de nombreux pays occidentaux et en particulier les USA qui s’inquiètent des dangers environnementaux du non-respect des droits de l’homme dans les pays qui participeraient à cette réalisation.
Il semble pourtant que ce « plan Marshall “du XXIe siècle soit une formidable opportunité de prospérité pour l’ensemble des continents asiatique et africain qui ont très bien accueilli cette démarche globale.
Certes le motif premier de la Chine est de relancer sa propre croissance tombée à 7.4 % en 2014, soit son niveau le plus en 24 ans et qui ne devrait pas se relever en 2015. La Chine se considère maintenant comme bien trop dépendante des économies occidentales mises à mal depuis la crise financière de 2008. Et visiblement elle ne voit plus de véritable avenir dans cette direction après en avoir bénéficié pendant plus de trente ans.
L’âge d’or de la mondialisation économique menée par les pays développés a permis à la Chine de profiter de l’environnement économique externe favorable pour s’imposer sur les marchés mondiaux. Mais il s’agissait alors de transformations ou de productions à forte main-d’œuvre ajoutée. La Chine ambitionne maintenant de se concentrer à de la production à forte composante technologique et par là même s’assurer des moyens humains de pays où la main-d’œuvre est meilleur marché, comme le long de cette route de la soie.
Par ce recentrage la Chine fournira les outils industriels, la formation et l’infrastructure nécessaires à ces pays voisins et pourra ainsi piloter au mieux leur développement économique en les englobant dans son propre système d’échange. Il s’agit tout simplement de nouveaux débouchés pour les produits chinois et d’une production encore plus compétitive pour s’emparer des marchés mondiaux où la Chine serait à la tête d’une véritable chaîne de production internationale.
De façon assez ironique, la Chine se retrouve dans la situation des pays développés d’il y a trente ans qui sont allés chercher là-bas des ouvriers moins chers. Le salaire mensuel moyen des travailleurs de Rangoon est d’1/8ème de celui de leurs homologues à Pékin. Avec les accès routiers et maritimes que se propose de construire la Chine et dans des usines avec des machines de qualité, il sera impossible de concurrencer ces productions.
Le président Chinois Xi Jinping a visité au cours des 2 dernières années 20 pays concernés par ce projet sans jamais poser de conditions politiques et a mis sur la table 40 milliards de USD pour commencer les travaux dont par exemple 1.4 milliard pour une infrastructure portuaire au Sri Lanka.
Cette aide sera doublée par la mise en place de crédits locaux accordés par les banques chinoises.
Et bien entendu cette générosité chinoise aura la couleur du Yuan, ce qui de fait obligera les bénéficiaires de cette masse de cash à la dépenser pour des produits ou des services chinois. Dans l’esprit oriental, il ne s’agit pourtant pas de dépendance, mais de reconnaissance. Mais au final une grande partie de l’argent de ce fonds d’investissement ira à des entreprises et des projets dirigés par les Chinois. Au-delà des gains d’infrastructure et de productivité, la route de la soie ouvrira également e nouveaux marchés pour les produits chinois en Asie du Sud-est, Asie centrale, Moyen-Orient et Europe.
Nous venons de voir avec cette brève série d’articles comment le dollar US est devenu une matière première comme du pétrole ou du café, mais avec un seul producteur qui en gère la production à son gré. Et comme pour tout autre produit de première nécessité sa valeur ne dépend que de la demande. Tout produit de substitution, Euro ou Yuan, représente un danger insupportable pour les Américains qui verraient ainsi leur richesse menacée.
L’Euro, sans vision ni courage politique ne sera jamais qu’une monnaie régionale incapable de s’affirmer face aux USA. Rien à voir avec le Yuan qui est le bras armé d’un vaste plan de développement et redéploiement industriel, économique et militaire d’un régime sûr de son avenir et de sa puissance.
@chineinfo avez vous vu Shi Ze expliquant la stratégie de la Nouvelle route de la soie aux Francais? http://t.co/yUJwhzEPwJ @InstSchiller
— Alexandra Bellea (@BelleaAlexandra) July 1, 2015
CMA CGM rejoint le projet chinois de nouvelle route de la soie http://t.co/DwRhxE4cp2 via @Boursorama
— Frederic Devaux (@DevauxFred) July 1, 2015
One Belt, One Road : nouvelle Route de la Soie http://t.co/nzz7EvzMzl pic.twitter.com/TGkVGCUgkW
— Weblowcost.fr (@weblowcost_fr) June 30, 2015