Réforme du collège : l’avenir de nos enfants, entretien avec Ludovine de La Rochère (Présent 8360)

22 mai 2015 | France, Politique, Société

22/05/2015 – SOCIÉTÉ (NOVOpress)
En pointe contre la révolution anthropologique en cours (attaques contre le mariage, GPA, PMA…), la Manif pour tous serait particulièrement à même de faire entendre sa voix – celle des millions de Français qui ne veulent pas hypothéquer l’avenir de leurs enfants – sur la réforme du collège.

La grogne monte contre cette nouvelle réforme qui enfonce un peu plus le clou de la déconstruction et du grand effacement. Là encore, c’est l’avenir de nos enfants que l’on attaque. La Manif pour tous se sent-elle concernée par ce sujet ?
Bien entendu. Il y a d’ailleurs une continuité saisissante entre la déconstruction de la filiation biologique et celle de la filiation culturelle. On s’attaque à la transmission, à la mémoire, ce qui est évidemment défavorable à l’éducation et à l’avenir des enfants. C’est un sujet important et je pense que les Français sont susceptibles de se mobiliser. Il est en outre clair que famille et éducation vont de pair. À ce jour, la Manif pour tous conserve sa pleine liberté sur ce sujet, sans rien laisser présager de l’avenir.8360-Chard

Voilà une nouvelle réforme qui est mise en œuvre sans aval démocratique (le vote de la loi de programmation Peillon n’a, en son temps, suscité aucun vrai débat). Que vous inspire cette méthode qui devient une habitude du pouvoir en place ?
Ce sont toujours les mêmes procédés, qui consistent à mépriser la vox populi. En effet, une grande partie de la majorité parlementaire croit savoir mieux que les Français ce qu’il leur faut : c’est pourquoi l’opinion de nos concitoyens n’a aucune importance à leurs yeux. En outre, ils veulent intervenir dès le plus jeune âge, donc à l’école, pour modeler les générations à venir selon leurs vues. Paradoxalement, selon eux, il faut contraindre nos concitoyens pour les « libérer » de tous les « déterminismes », en particulier familiaux, sociaux, intellectuels… Nous avons connu cela avec la loi Taubira et nous le vivons actuellement pour la GPA et la PMA « sans père », pour lesquelles le pouvoir politique a transféré son pouvoir aux juges, brisant toute validation démocratique.

La réforme Peillon-Vallaud-Belkacem n’est pas à proprement parler révolutionnaire, elle est le dernier fruit de quarante années de pédagogisme destructeur, qui s’est épanoui sous des gouvernements de gauche comme de droite. N’y a-t-il pas ici un défi à relever ?
La droite – pour une large part en tout cas – paraît encore terrifiée à l’idée d’aller à l’encontre de la domination culturelle de la gauche. Elle n’arrive pas à reprendre la main. Elle a d’ailleurs contribué à cette œuvre de déconstruction, par peur, par démagogie. Elle n’a pas encore compris l’importance d’un positionnement clair sur ce sujet. Elle demeure extrêmement complexée. Il y a pourtant urgence à exprimer une opposition respectueuse, mais ferme et à poser les bases d’une véritable refondation de notre système d’éducation.

Le ministre de l’Éducation voit dans sa réforme un espoir pour les classes défavorisées. Que lui répondez-vous ?
La gauche et l’extrême-gauche ne sont pas intéressées par le réel, c’est-à-dire par ce que vivent les Français : ils restent dans des postures idéologiques sur ces sujets, alors que les faits attestent de l’ampleur grandissante et alarmante des difficultés de l’institution scolaire. L’ascenseur social n’a jamais aussi mal fonctionné que sous la domination d’un pédagogisme absurde et de l’obsession égalitariste. Ne cherchant pas à se mettre à la place de l’enfant, ils appliquent des méthodes qui, visiblement, ne lui conviennent pas et, en plus, ils veulent encore en ajouter dans ce sens. Ils préfèrent le nivellement par le bas plutôt qu’un système qui tire vers le haut tous les élèves, et donc aussi les moins à l’aise à l’école. Nous sommes, encore et toujours, dans l’idéologie, comme nous l’avons constaté lors des récentes et récurrentes attaques contre la famille : dans tous les cas, les enfants en seront les victimes.

Propos recueillis par Pierre Saint-Servant

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