01/05/2014 – FRANCE (NOVOpress via Présent)
La nouvelle appellation de l’UMP « Les Républicains » est contestée à gauche, à droite, au centre et même parmi les sympathisants de l’UMP majoritairement opposés à cette métamorphose. C’est pourquoi la sémillante Nathalie Kosciusko-Morizet, dite NKM, a dû monter au front, dans les colonnes accueillantes du Figaro, pour en assurer la défense et l’illustration.
La justification de cette réincarnation constitue une étonnante autocritique de l’UMP de la part d’une de ses dirigeantes !
Il faut, dit-elle, se débarrasser « d’un nom associé pendant plus de deux ans à un parti qui n’a pas été à la hauteur des attentes des Français et de ses militants. » Et d’énumérer ses maux : la guerre des clans, une élection ratée à la tête de l’UMP, les « affaires ». Quelqu’un qui ignorerait qui est NKM supposerait qu’il s’agit d’un leader de la majorité, lequel ne dirait pas autre chose qu’elle, qui est devenue opposante de l’intérieur à l’UMP.
A contrario, si pendant deux ans le parti n’a pas été à la hauteur « des attentes des Français », cela suppose qu’il le fut depuis sa création en 2002. Mais alors, pourquoi l’UMP a-t-elle perdu les municipales en 2008, les régionales en 2010, les cantonales en 2011 et, la même année, les sénatoriales et que le candidat qu’elle soutenait en 2012, Sarkozy, a été battu ? A propos, ces « affaires » qu’elle évoque comme un boulet dont l’UMP doit s’alléger pour s’envoler vers un nouveau destin, qui peuvent-elles bien concerner ? Ce serait le nouveau président des Républicains, qui fut aussi celui de l’UMP, que ça ne nous étonnerait qu’à moitié…
Ce qui va changer par rapport à l’UMP ? L’avènement de la « démocratisation » et de la « transparence », le numérique en plus. Prenons acte de l’aveu : l’UMP n’était ni démocratique, ni transparente, ce qu’à vrai dire nous soupçonnions depuis un moment, mais il est bon de l’entendre de la bouche de sa vice-présidente.
Quant à la « consultation permanente » des militants, elle est d’une obscure clarté. Alors qu’on lui demande si « la question du rapprochement avec le FN sera posée », elle répond : « Cette question a été débattue et tranchée. Mais elle pourra être posée comme les autres. Je n’ai pas de doute sur la réponse de nos adhérents. » Si la question a déjà été tranchée pourquoi consulter les militants ? Et si les militants tranchaient en sens inverse ? Elle ne l’envisage même pas, car elle n’a pas de doute sur la réponse ! Elle en aurait, si, au lieu de fréquenter les hauts lieux branchés des écolos-bobos, elle frayait avec les militants de base de l’UMP qui se sentent plus proches du FN que des libéraux-libertaires parisiens dont NKM est la coqueluche.
Elle souligne qu’à l’origine ce parti fut le rassemblement des gaullistes, des libéraux et d’une partie du centre. Mais elle a oublié pourquoi. Rappelons-le lui : après la grande trouille de la présidentielle de 2002, il fallait s’unir, par delà les clivages partisans pour barrer la route au Front national. Aujourd’hui, le but est le même : empêcher l’irrésistible ascension de Marine Le Pen. Comment ? En faisant le contraire d’hier. En 2002, on allait vaincre grâce à la pluralité en supprimant le RPR, en 2015 la force sera dans l’unité en effaçant l’UMP au profit d’un RPR-bis, car « il est temps de signaler que nous ne sommes qu’une seule famille », dit-elle. Faire et défaire, c’est toujours travailler…
Guy Rouvrais
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