04/01/2015 – PARIS (NOVOpress)
Certains sujets gênent nos élites. Pour les contourner, elles n’hésitent pas à créer des amalgames malsains et douteux. Souvenez-vous, le 7 février 2006, Bruno Masure écrivait une lettre « engagée », parue dans le quotidien Libération, pour condamner tous les extrémismes religieux. Suite à l’affaire des fameuses caricatures de Mahomet, publiées par un journal danois, il se désolait du peu de tolérance qu’exprimaient les « ouailles de Dieu, Yahvé et Allah ». Pour ne pas avoir à dénoncer clairement et directement la violence inégalée des islamistes ainsi que les réactions disproportionnées des musulmans face à quelques dessins anodins, Bruno Masure, comme tant d’autres de ses confrères, fit preuve d’une grande médiocrité en mettant sur un même pied d’égalité les attentats islamistes commis dans le monde entier, la sortie du film La dernière tentation du Christ – qui avait suscitée une vive réaction dans le milieu des catholiques traditionnalistes il y a près de trente ans -, la condamnation de l’homosexualité par un député UMP et les extrémistes juifs en Palestine. En voulant faire preuve de courage, sa lâcheté s’étala en plein jour. Incapable de nommer correctement le vrai problème que représente l’islamisme, il se sentit obligé de dénigrer les autres confessions pour paraître crédible dans son jugement.
Nous avons été de nouveau ridicules et nous avons perdu une bonne occasion d’affirmer et de soutenir nos valeurs en faisant respecter notre liberté d’expression.
Pourtant, aujourd’hui, qui égorge des innocents au nom d’Allah ? Qui pose des bombes dans des avions ou des lieux publics au nom d’Allah ? Qui prend en otage des humanitaires ou des journalistes au nom d’Allah ? Qui lapide une femme pour adultère au nom d’Allah ? Qui coupe la main d’un voleur au nom d’Allah ? Qui égorge un musulman converti à une autre religion au nom d’Allah ? Qui se permet de battre sa femme au nom d’Allah ? Suite à l’affaire des caricatures, des ambassades européennes avaient été attaquées, des chrétiens d’Orient avaient été tués ! Qu’avons-nous fait à cette époque ? Rien ! Le Premier ministre danois dut s’excuser. Les autres pays européens l’ont abandonné. Nous avons été de nouveau ridicules et nous avons perdu une bonne occasion d’affirmer et de soutenir nos valeurs en faisant respecter notre liberté d’expression. Certains journalistes du monde arabe réussirent à faire preuve de plus de courage que bien de nos hommes politiques occidentaux. L’hebdomadaire jordanien Shihane n’hésita pas à publier trois des caricatures en se demandant : « qu’est ce qui porte le plus préjudice à l’islam, ces caricatures ou bien les images d’un preneur d’otage qui égorge sa victime devant les caméras, ou encore un kamikaze qui se fait exploser au milieu d’un mariage à Amman ? » Résultat de cette intervention, le journaliste jordanien fut arrêté et jeté en prison. Ceci est un véritable acte de courage. Bruno Masure et sa pseudo lettre de rebelle indigné ne représentaient rien à côté.
Au même titre, Charlie Hebdo, pour se défendre d’avoir republier les caricatures danoises, s’empressa de préciser que sa position ne remettait pas en cause l’islam mais seulement les intégrismes d’où qu’ils viennent en nommant explicitement le catholicisme. Nos médias justifient constamment les actes des islamistes en ne citant pas clairement le danger auquel nos sociétés modernes sont confrontées. Depuis bien longtemps, chrétiens et juifs n’affirment plus violemment leur foi. Ni les uns ni les autres ne sont capables de tuer un homme parce qu’ils le considèrent comme infidèle et impur dans le seul but de gagner le paradis. Ils n’exportent pas non plus en dehors de leurs territoires le djihad en s’amusant à exterminer le maximum de civils par le biais d’attentats minutieusement organisés. Ils ne brûlent pas des ambassades pour le simple fait que Jésus ou Moïse aient été caricaturés. Alors pourquoi créer l’amalgame entre ceux qui tuent pour leur foi et ceux qui ne demandent rien en imposant rien à personne ? Mohamed Sifaoui, auteur de l’Affaire des caricatures, reconnait que l’islam est un sujet qui fait peur en Occident. Il reprend la pensée de Kare Bluitgen, intellectuel danois, qui dénonce le manque de courage des politiciens et journalistes européens. « Si eux ne veulent pas le faire, de notre côté nous ne devons rien lâcher. » Les islamistes profitent de nos faiblesses et se cachent derrière l’idéologie de l’islamophobie, créée par les frères musulmans et reprises par leurs collaborateurs des mouvements antiracistes européens.
De nos jours, la presse s’est mutée d’outil d’informations en moyen de communication au service d’un système qui défend bec et ongle le multiculturalisme et le « bien-vivre-ensemble » quitte à faire passer des actes terroristes pour de simples faits divers commis non plus par des islamistes mais par des déséquilibrés isolés.
Les catégories professionnelles qui devraient normalement nous informer des montées extrémistes de l’islam sunnite se taisent par crainte d’être accusées de racisme ou alors par peur de représailles. Par contre, tous se pressent avec panache pour dénoncer avec l’approbation des militants antiracistes la montée de l’extrême droite avant chaque élection pour tenter de faire culpabiliser la conscience de leurs concitoyens ( l’affaire Méric, les agressions d’Argenteuil, les mairies gagnées par le Front National, le dernier livre de Zemmour,…). De nos jours, la presse s’est mutée d’outil d’informations en moyen de communication au service d’un système qui défend bec et ongle le multiculturalisme et le « bien-vivre-ensemble » quitte à faire passer des actes terroristes pour de simples faits divers commis non plus par des islamistes mais par des déséquilibrés isolés. A la suite de l’ancien archevêque de Strasbourg Léon-Arthur Elchinger, nous ne pouvons que dire : « Quel pauvre service d’information, lorsqu’il contribue à la désinformation, à l’anarchie morale et au dépérissement spirituel d’une époque ! »
Vincent Revel