21/11/2014 – WASHINGTON (NOVOpress via le Bulletin de réinformation)
Hier soir, le président des Etats-Unis Barack Obama a annoncé une série de décrets présidentiels visant à régulariser des millions de clandestins. C’était l’une de ses promesses de campagne. Or, depuis plus d’un an, le projet de loi sur l’immigration est bloqué par la Chambre à majorité républicaine. Une opposition que le président Obama a décidé de contourner par la publication de décrets visant à régulariser la situation de cinq millions de clandestins, sur les douze actuellement recensés aux Etats-Unis. Face aux critiques des Républicains, le président a argué de l’échec du système d’immigration : « Tout le monde est d’accord pour dire que notre système d’immigration ne fonctionne plus. Washington a laissé la situation s’envenimer depuis trop longtemps ». Quant aux Républicains, ils dénoncent « une gigantesque amnistie présidentielle ».
En quoi consistent ces décrets ?
La mesure-phare est la création d’une procédure d’accès à la citoyenneté américaine quasi-automatique pour les clandestins vivant sur le territoire américain depuis au moins 5 ans, à la condition de ne pas avoir de casier judiciaire. Les Républicains dénoncent une énorme pompe aspirante pour l’immigration illégale. Les clandestins arrivés enfants sur le sol américain bénéficieront d’une procédure de régularisation similaire. Ils seraient environ un million concernés par cette situation. Pour rappel, en 2012, un programme baptisé Daca (Deferred Action for Childhood Arrival) lancé par Obama avait déjà délivré des permis temporaires de séjour aux mineurs arrivés sur le territoire américain avant l’âge de 16 ans. Près de 600.000 clandestins avaient été concernés par une telle mesure.
Pour Obama et le camp démocrate, l’immigration est une composante majeure de la survie électorale…
Soit l’équivalent de la stratégie Terra Nova pour la gauche française. Pour le sénateur du Tea Party du Texas, Ted Cruz, il s’agit de « tactiques de monarque ». Pour Michael Steel, porte‑parole du speaker de la Chambre, les décrets présidentiels sont anticonstitutionnels : « Si l’empereur Obama ignore les Américains et annonce un projet d’amnistie dont il a lui‑même reconnu qu’il allait au‑delà de son pouvoir constitutionnel, il anéantira les chances de voir aboutir une loi au Congrès, sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres ».
Des réactions dont Obama n’a cure : si le camp démocrate veut éviter une défaite lors des élections présidentielles de 2016, il lui faut impérativement courtiser l’électorat immigré qui pèse désormais d’un poids déterminant sur la vie politique américaine.