Une grande fumisterie !

16 novembre 2014 | Culture, Société

16/11/2014 – PARIS (NOVOpress)
Nous sommes toujours surpris de voir avec quelle facilité nos médias et nos experts en art qualifient d’« œuvre d’art » des objets paraissant insignifiants.  Oser déclarer cette vérité, pleine de bon sens, place systématiquement le détracteur de l’art contemporain dans une situation très délicate. Il y aura toujours un docteur en art, un spécialiste de l’art, un maitre conférencier, habilités, par « on ne sait qui », pour vous faire la morale en vous expliquant que votre critique, aussi judicieuse soit-elle, n’est que le fruit de votre ignorance et de votre intolérance.

Une grande fumisterie !

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La moindre objection à cet art dit « contemporain » ne peut procéder, selon l’avis des nouveaux censeurs, défendant un dogme devenu universel, que du mépris, du snobisme, du préjugé de classe. Même si vous déclarez avec sincérité être ignare et sans aucune prétention, votre jugement sera très mal interprété par notre pseudo élite, en extase devant cet art contemporain, élevé au rang d’art suprême comme un aboutissement ultime de la création humaine. La réalité, plus sournoise et matérialiste, est que la culture devient un moyen de propagande, une poubelle géante, prête à recevoir toutes les déjections de pseudo artistes, juste capables de décrocher des subventions publiques, bons à être adoubés en tant que « créateurs visionnaires » par des mécènes tout aussi fantaisistes. Aujourd’hui, seul ce qui trouve grâce aux yeux des médias et des marchés existe culturellement. L’art est devenu un objet de spéculation financière, dans lequel la beauté est mise hors-jeu au seul profit  de la provocation et du scandale, mettant à mal volontairement les valeurs anciennement établies tout en répondant aux nouvelles normes d’un mode de pensée très conceptualisé.

Comme le disait Michel Onfray dans son ouvrage  « Politique du rebelle » : « La déconsidération de la culture signale le triomphe du principe libéral. Les chiffres de consommation des musées, des ventes de livres, de disques, de fréquentation d’expositions ou de concerts, nourrissent une sociologie des pratiques culturelles utiles pour légitimer l’offre selon les principes d’une demande fabriquée de toutes pièces. On consommera de la culture, donc on est cultivé. »

L’art contemporain s’inscrit parfaitement dans cette logique. Pourtant, « le chiffre, le nombre, la quantité, principes et lois du marché, ne déterminent jamais la qualité. »

Vincent Revel

Photo en Une : place Vendôme à Paris. Crédit : DR.
Photo dans le texte : Une œuvre d’art contemporain exposée au Museum of Modern Art de New York, l’un des musées d’art moderne et contemporain les plus réputés au monde. Crédit : Novopress (cc).

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