22/09/2014 – MONTREAL (via le blogue de Mathieu Bock-Côté)
Les politiciens ont tellement l’habitude de s’accrocher de toutes leurs forces au pouvoir qu’on demeure surpris lorsqu’un d’entre eux y renonce librement, lorsqu’il constate l’échec d’un projet qu’il plaçait au cœur de son engagement. Les cyniques tournent la chose en ridicule: quand on a le pouvoir, on le garde. André Maurois disait que les politiciens ne prennent pas le pouvoir pour réaliser un projet, mais choisissent un projet qui peut les conduire au pouvoir.
Et pourtant, avant-hier, le Premier ministre écossais Alex Salmond (photo, note de Novopress) a démissionné à la suite de l’échec du référendum sur l’indépendance qu’il avait lancé. L’homme a fait de l’indépendance le combat de sa vie. Il a transformé une idée relativement marginale en un projet politique majeur qui est venu bien près de réussir. Il a pourtant décidé de passer le flambeau à quelqu’un d’autre pour la suite des choses.
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En somme, la politique n’est pas qu’un petit calcul cynique. Elle ne se limite pas à la conquête, puis à la préservation du pouvoir, pour des hommes cherchant à y assouvir leur instinct de domination ou à s’enrichir. Certains hommes servent un idéal qui les dépasse. Lorsqu’ils sentent que leur contribution à cette cause est épuisée, ils se retirent. Souvent, d’ailleurs, pour renouer à l’abri du cancan médiatique avec une méditation sur leur époque.
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Mais au fond de soi-même, il faut avoir des convictions intimes, puissantes, et savoir pourquoi on s’est jeté dans l’arène. Ce sont ces convictions qui poussent à l’engagement et qui permettent de traverser les années difficiles et de forcer éventuellement le cours de l’histoire. Ou alors ce sont elles qui un jour permettent de démissionner la tête haute, pour donner sa chance au suivant dans la poursuite de l’idéal.
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Crédit photo : Scottish Government via Wikipédia (cc).