19/07/2014 – PARIS (NOVOpress)
« Ils descendent ». Ce SMS envoyé par Clément Méric quelques minutes avant sa mort et révélé maladroitement au Parisien par les parents de la victime pourrait bien peser dans la balance lors du futur procès à venir. Décryptage.
Dans son édition du 18 juillet, un article du Parisien rédigé par la journaliste Elisabeth Fleury révèle le contenu des derniers SMS envoyés et reçus par Clément Méric l’après-midi de sa mort. L’objet de l’article : montrer que le jeune « antifa » était bien plus préoccupé par une soirée d’anniversaire que par les skinheads. Dans la liste des textos, on constate en effet que l’essentiel des messages figurant sur le portable de la victime portent sur l’anniversaire à venir dans la soirée du 5 juin 2013. Mais au milieu de ces messages anodins, un SMS envoyé par la future victime attire l’attention : « Ils descendent ».
L’article nous apprend que ce SMS, envoyé à 18H27, était destiné à l’un des antifas attendant dehors devant l’église de la rue Caumartin pour se battre avec Esteban Morillo et les personnes qui l’accompagnaient. Le Parisien nous apprend ensuite que, quelques minutes après ce SMS, « le jeune étudiant, qui a fait un tour à la vente de vêtements et a croisé les skins dans la cour, vient de rejoindre ses amis devant l’église ». Une poignée de minutes encore après, la bagarre commençait, avec l’issue fatale que l’on connaît.
Au regard de ces éléments, il apparaît donc que Clément Méric était à l’intérieur de l’immeuble pour informer les antifas restés dehors de la position d’Esteban Morillo et de ses amis via SMS. En langage de la rue, Clément Méric était ce qu’on appelle un « chouf » : une personne discrète chargée d’observer en amont tout en restant en liaison téléphonique avec son groupe. Une pratique largement utilisée par les guetteurs de cités pour avertir les dealers de l’arrivée de la police, mais qui est aussi employée par les « antifas » lorsqu’il s’agit d’agresser en surnombre des militants patriotes.
De nombreux observateurs se sont étonnés du physique chétif de Clément Méric. Le gabarit de la victime ne colle effectivement pas avec celui d’un adepte du combat de rue. En revanche, il correspond parfaitement au physique d’une personne chargée de faire le guet sans attirer l’attention, à l’image des adolescents utilisés dans les cités pour surveiller l’arrivée des forces de l’ordre. Des arguments dont ne devrait pas se priver la défense devant les juges…
Crédit dessin Une : Eloi (c).