05/06/2014 – PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation)
La nouvelle carte régionale annoncée mardi devra être avalisée dans le cadre d’une loi – qui devra aussi se prononcer sur le mode de scrutin pour les élections régionales.
Justement, la majorité socialiste est dans une impasse électorale
Première solution : elle réforme le mode de scrutin. Les socialistes pourraient le rendre plus favorable aux barons locaux, en supprimant la proportionnelle ; ils transposeraient alors le scrutin nominal à deux tours des conseillers départementaux, qui demeure défavorable au Front national. Cependant, les socialistes s’exposeraient à l’accusation d’un nouveau tripatouillage électoral.
La seconde solution est de laisser le mode de scrutin tel quel…
C’est l’option que retient le gouvernement à ce stade. Or dans la nouvelle configuration politique, le mode de scrutin actuel pourrait se révéler favorable au Front national. Les élections régionales sont en effet une élection à la proportionnelle où, comme pour les municipales, une prime est attribuée à la liste arrivée en tête. Concrètement, pour remporter la majorité absolue des sièges, il suffit d’arriver en tête au second tour avec au moins un tiers des voix.
Cette réforme-tripatouillage qui avait été introduite après les régionales de 1998, pour éviter de nouvelles alliances RPR‑FN, pourrait au contraire cette fois‑ci servir le Rassemblement bleu marine !
Si l’on reprend les résultats des élections européennes, le FN pourrait l’emporter haut la main dans le Nord‑Pas‑de‑Calais, sans doute aussi en Provence‑Alpes‑Côte‑d’Azur et même dans la nouvelle région Picardie‑Champagne‑Ardennes. En revanche, la Haute‑Normandie et la Lorraine échapperaient au Front national, à la faveur d’astucieuses fusions de régions.
François Hollande souhaite aussi faire reporter les élections à novembre 2015, au lieu de mars prochain
Le temps, pour les partis, explique‑t‑il, de s’adapter au nouveau découpage et aux nouvelles compétences des régions. Mais c’est aussi une manière de gagner du temps et d’attendre, sait‑on‑jamais, un éventuel retournement de conjoncture économique et politique.
Crédit image : Gtaf, via Wikipédia, (cc).