[Tribune] “Pékin Express” – Lobby islamique : 1 / M6 : 0 – par Clément Martin

21 mai 2014 | Médias, Politique, Société

21/05/2014 – PARIS (NOVOpress)
L’émission d’aventure de la chaîne M6 “Pékin Express”, sorte de chasse au trésor moderne, a entamé sa 10ème saison le 16 avril. Cette année le jeu s’est déroulé en Birmanie, et ce choix a déchaîné la colère de nombreux musulmans en France. Pourquoi ?

Des troubles agitent ce pays depuis plusieurs années, notamment entre les Rohingyas (musulmans) et les Birmans “de souche”. C’est en juin 2012, suite au viol et au meurtre d’une jeune bouddhiste attribué à des Rohingyas, que de grave tensions éclatent entre les deux communautés. Des milliers de maisons sont détruites et des émeutes sanglantes font 80 morts dans les deux camps.

Un véritable soutien se développe alors à l’échelle internationale au sein de « l’oumma », la communauté musulmane. L’islam pratiqué par les Rohingyas, d’inspiration wahabbite et donc très rigoriste, permet de fédérer toute une toile d’organisations islamiques à l’échelle mondiale. Ils peuvent ainsi profiter d’un réseau de solidarité internationale très dense. En France, le collectif Hameb (Halte au massacre en Birmanie) tient un stand au dernier rassemblement annuel de l’UOIF, branche « française » des Frères musulmans. Puis, lorsque “Pékin Express” débute, cette même association reproche à M6 de proposer un programme de divertissement dans un pays où des musulmans se feraient massacrer sans même que cela soit mentionné dans l’émission. Ils décident donc d’organiser un rassemblement devant le siège de la chaîne afin de faire monter la pression, tout en lançant des opérations de harcèlements par téléphone et email. Dans le même temps, une association humanitaire islamique, Barakacity s’occupe de mener la fronde sur les réseaux sociaux (avec le soutien du CRI – Coordination contre le racisme et l’islamophobie – et le relais d’islametinfo.net). Rapidement, une pétition est mise en ligne: 50.000 signatures à ce jour!

Les résultats de ce lobbying ne tardent pas à surgir: dérouté par une contestation qu’elle n’avait pas vu venir, la production rédige une réponse officielle. Puis c’est l’animateur chargé de la promotion du programme ne parvenant pas à éviter la polémique en télé ou en radio, qui se retrouve acculé. Avec en parallèle une audience en chute libre (400.000 téléspectateurs de moins que l’an passé) et un record absolu atteint au bout de quelques jours avec plus de 30.000 tweets hostiles à “Pékin Express”, il n’en faut pas plus à certaines entreprises partenaires de l’émission pour quitter le navire. Bollywood Sari, Twins for Peace, Eleven Paris et H&M s’excusent les uns après les autres et font retirer leurs logos du site de l’émission à toute vitesse. Le site “Arrêt sur images” ira même jusqu’à titrer: “Pékin Express en Birmanie : comment les réseaux sociaux ont terrifiés les sponsors”!

A l’évidence, nous avons assisté ici à l’émergence d’un lobby islamique qui a pu ainsi démontrer toute sa capacité à faire pression sur une émission de télévision et ses soutiens financiers. Cette forte campagne laissera des traces par ses résultats et son impact, et nul doute qu’à l’avenir les médias et certaines entreprises ne manqueront pas de fléchir dès qu’ils redouteront la mobilisation de l’oumma 2.0. Il est d’autre part piquant de constater que malgré ce lobbying actif, la population française dans son ensemble n’a absolument pas été sensibilisé à cette thématique. Cette fracture identitaire indéniable semble chaque jour toujours plus se creuser. Jusqu’au point de rupture ?

Clément Martin,
conseiller fédéral à Génération Identitaire et membre de Nissa Rebela

Crédit photo : DR

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