11/05/2014 – PARIS (NOVOpress)
Samedi 17 mai à Paris aura lieu le premier colloque consacré à Dominique Venner “écrivain et historien au coeur rebelle”. Ce colloque se tiendra à la Maison de la Chimie – 28 bis, rue Saint-Dominique 75007 Paris -, à partir de 14h30. Les frais de participation sont de 10 euros. Attention, le nombre de places limités, il vaut mieux s’inscrire par le biais de cette billetterie. Des ouvrages de Dominique Venner seront en vente lors de ce colloque.
A cette occasion, Novopress a interrogé les intervenants de ce colloque. A commencer par Javier Portella. Propos recueillis par Romain Lecap.
Pourquoi ce colloque? Était-ce la volonté de Dominique Venner ?
Il est évident que quand on accomplit un geste comme celui réalisé par Dominique Venner il y a un an, on ne le fait pas pour que la page soit tournée et l’affaire oubliée. On le fait, entre autres, pour rendre possibles justement de tels actes et tout ce qu’ils impliquent.
Ce colloque intervient près d’un an après le sacrifice de Dominique Venner. Avec le recul, quelle importance accordez-vous à ce geste ?
Ce n’est pas tous les jours qu’on ne se suicide – à la cathédrale Notre-Dame de Paris, de surcroît – alors qu’on est en parfait état de santé et qu’on n’est nullement accablé sur le plan personnel. Ce n’est pas tous les jours, autrement dit, qu’on se suicide pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le petit moi de celui qui accomplit un tel geste. Le petit moi… Ou ce qui revient au même, le grand, l’énorme, le boursouflé moi du petit mec de nos jours qui, dans son hédonisme vide, se prend pour le plus grand mec : rien n’est plus opposé à l’esprit de Dominique Venner. C’est justement pour porter témoignage contre lui, c’est pour dénoncer son enflure, son vide incapable de sacrifice et de visée communautaire, que Dominique Venner s’est sacrifié. Pour nous tous, et pour le Tout : pour ce grand Tout appelé civilisation, destinée, Europe.
Ce n’est pas tous les jours, disais-je, que de telles choses arrivent. Mais quand cela arrive, son importance s’accroît nécessairement avec le temps, même si les petits mecs en détournent… et pour cause, la tête.
Sans dévoiler entièrement votre intervention, pouvez-vous expliquer à Novopress sa teneur ?
Je pars de ce que je tiens pour la principale leçon apportée par notre ami. À savoir : c’est au sein d’une pensée où jaillit la plus profonde mise en cause de notre monde, c’est justement là que surgit aussi le plus profond espoir, la possibilité du plus grand renversement. Ce faisant, Dominique Venner nous place face à un grand paradoxe qui s’éclaire par le fait que ce renversement n’est finalement pas… Mais ne dévoilons pas trop les choses. Laissons qu’elles s’éclairent pour ceux qui seront présents au Colloque du 17 mai.
Ce qui précède ne constitue d’ailleurs que le début d’une réflexion qui poursuit à travers ce qui me paraît la meilleure façon d’être fidèle aux enseignements de notre ami: prendre appui sur ses leçons tout en ne nous y enfermant pas, tout en posant des questions qui en jaillissent mais qu’il a pu ne pas poser ouvertement. Il s’agit d’amorcer une interrogation qui, en partant de la question : Sommes-nous en train de bien faire les choses ? se demande : quel pourrait être le contenu du grand Projet qu’il est indispensable d’opposer à ce monde immonde qui n’est presque plus un monde ? Un Projet… Entendons : un Projet positif, non seulement la dénonciation négative de nos déchéances. Cette dénonciation nous la répétons sans cesse, nous la connaissons presque par cœur. Cette dénonciation se déploie, certes, d’une façon admirable, mais elle est incapable de nous mener très loin si nous en restons là, si nous ne sommes pas capables d’offrir à ce monde im-monde des réponses positives, toute une alternative. Laquelle ?… Laissons-le, encore une fois, pour samedi prochain.
Pourquoi ne pas évoquer la chasse, l’Europe, les armes, des thèmes chers à Dominique Venner ?
Parler de Dominique Venner, cela revient à parler nécessairement de l’Europe. Elle est au cœur de tout. Elle y est d’autant plus que nous sommes plongés dans un dilemme énorme : le sentiment national nous est aussi indispensable que de l’eau à boire pour un assoiffé. La disparition, l’effritement du sentiment d’appartenance collective, historique, est l’une des sources les plus profondes de nos maux. Or voilà que le sentiment national est la source, aussi, du nationalisme chauvin dont l’arrogance outrancière a été à l’origine, entre autres, de la grande catastrophe où l’Europe s’est mise à s’entredéchirer voici maintenant un siècle. La question est dès lors : comment peut-on affirmer notre identité collective, notre appartenance historique, sans nier celle de l’Autre, celle de nos frères, celle de notre lignage ? En un mot, comment peut-on être patriote sans être patriotard ? La réponse ne peut passer que par l’Europe. L’Europe en tant que lien charnel et politique. L’Europe en tant que patrie. Rien à voir évidemment avec l’Europe en tant que marché. « Marché commun », disaient jadis les bureaucrates anti-européens de Bruxelles.
https://www.youtube.com/watch?v=Xrgtf0Q0Rq8