Photo du jour : Conques

11 mai 2014 | Culture, France

11/05/2014 – via Wikipédia Au nord de Rodez, au fond d’un cirque apparaît le village médiéval de Conques tassé autour de l’abbatiale Sainte-Foy, à mi-pente sur le versant ensoleillé. Les maisons disposées en espalier tournent leurs façades principales vers le midi. Le schiste règne ici en maître et fournit non seulement la pierre à bâtir mais aussi le pavé des rues et les lauzes des toits.

Pendant tout le Moyen Âge, Conques fut un important sanctuaire où étaient vénérées les reliques du crâne de sainte Foy. Elle est célèbre grâce à son église abbatiale dont l’architecture et les sculptures du porche sont remarquables, et son trésor, notamment la statue en or de Sainte Foy. Depuis le XXe siècle, elle a été déclarée « étape majeure » sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (Via Podiensis) parce qu’elle est citée dans le dernier Livre du Codex Calixtinus, pratiquement inconnu jusqu’à son édition en latin en 1882. C’est aussi un très joli village classé par l’association Les plus beaux villages de France. Le lien supposé avec le pèlerinage à Compostelle a valu à Conques, en 1998, le classement au Patrimoine mondial de l’humanité de l’abbatiale et du pont sur le Dourdou. Le village est situé au confluent du Dourdou et de l’Ouche, qui forme à cet endroit une sorte de coquille (« Concha » en latin, « Conca » en occitan), qui aurait donné son nom au village.

On pense que, dès le Ve siècle, aurait existé à cet endroit une petite agglomération autour d’un oratoire consacré au Saint-Sauveur. Cet oratoire, après le passage des Sarrasins, aurait été reconstruit vers 730 par les soins de Pépin le Bref, puis par Charlemagne. Vers la même époque, l’abbé Dadon y fonda un monastère qui adopta en 819 la règle de saint Benoît. Cette abbaye, à l’organisation sociale bien structurée, va progressivement réunir d’importants domaines fonciers et constituer un îlot de prospérité dans la détresse économique du IXe siècle.

À ce moment, entre 864 et 875, événement capital, un moine de Conques, Ariviscus, parvient à soustraire les reliques de sainte Foy dans une église abbatiale, située aux environs d’Agen, où sainte Foy avait subi le martyre à l’âge de douze ans en 303. Cette pratique est très courante au Moyen Âge, elle est pudiquement appelée « translation ». Ce vol pieux aurait immédiatement déclenché des miracles ce qui provoqua le venue de nombreux pèlerins.

Pendant la même période, un tombeau attribué à l’apôtre saint Jacques, à Compostelle, fut découvert à Compostelle. Vers 955-960, le comte de Rouergue est l’un des premiers pèlerins qui se rendent en Galice pour vénérer l’apôtre. Trente ans plus tard, son fils Raimond eut un enfant et fut vainqueur des musulmans, aux environs de Barcelone ; en signe de reconnaissance, il fait cadeau à Conques d’une magnifique prise de guerre, une selle garnie de parements d’argent ciselé, avec lesquels les moines fabriquent une grande croix qui deviendra le symbole des chrétiens. Tout au long du XIe siècle, sainte Foy, au nom symbolique, patronne la croisade de la Reconquista espagnole.

Crédit photo : ianus_broonco via Flickr (cc)

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