Italie : Les clandestins galeux s’enfuient, les religieuses disent stop à l’immigration

29 avril 2014 | Europe, Politique, Société

29/04/2014 – CHIETI (NOVOpress) – Rebondissement dans l’affaire des Erythréens galeux de Chieti, devenue le symbole de la submersion complète de l’Italie sous les vagues migratoires. Jeudi, après une nuit de chaos aux urgences de la ville, les trente clandestins, dont huit malades de la gale, avaient enfin été installés au « Village de l’Espérance » du quartier de Brecciarola, tenu par la communauté catholique des Filles de l’Amour de Jésus et Marie (dite aussi religieuses de Sœur Vera, du nom de la fondatrice). Le journal local croyait pouvoir écrire : « au moins du point de vue de l’urgence sanitaire, tout est rentré dans l’ordre dans les premières heures de la matinée ».

Un problème matériel s’était tout de suite posé, « les réfugiés de religion musulmane » refusant de manger du porc. Une collecte avait été organisée parmi les volontaires du Village pour leur acheter de la charcuterie de dinde.

Mais, dans la nuit de vendredi à samedi, les clandestins, galeux compris, ont tous pris la fuite. « Ils sont venus chez nous, raconte la Sœur Ada, accueillis comme d’habitude par Sœur Vera, ils ont été nourris, lavés, rhabillés des pieds à la tête, et on les a installés par sécurité dans une tente éloignée des autres. Mais ensuite ils sont partis pendant la nuit ».

La nouvelle a créé la panique dans le quartier. Selon les médecins de l’hôpital, sur les huit clandestins galeux, six avaient déjà été examinés à leur arrivée sur les côtes italiennes et ne présentaient plus de danger de contagion. « Deux, en revanche, étaient dans une situation plus critique et avaient commencé à recevoir un traitement thérapeutique ».

La Sœur Ada, en tout cas, n’en peut plus. « La situation devient inquiétante, explique-t-elle, parce que le processus d’immigration ne s’est pas arrêté ici. Nous sommes une petite chose, une miette, mais dans le reste de l’Italie la situation est la même qu’à Brecciarola. Ce n’est pas nous qui pouvons résoudre ce problème, qui doit à mon avis être traité au niveau des relations internationales. Vous m’avez demandé si nous sommes favorables au fait que l’Italie reçoive des immigrés, je vous ai répondu non, parce que nous ne sommes plus capables de les accueillir ».

Tout cela n’a pas empêché le ministre de l’Intérieur, l’ex-berlusconiste Angelino Alfano, d’annoncer l’envoi à Chieti de cent clandestins supplémentaires. Il faut bien faire quelque chose de tous ceux qui débarquent, obligeamment guidés et escortés par la marine italienne : plus de 2 000 viennent à nouveau d’arriver en 24 heures. Le maire de Chieti a représenté en vain « l’impossibilité pour la commune d’accueillir des réfugiés, faute de disposer de structures suffisamment sûres pour qu’ils demeurent sur notre territoire ». Dans la ville, la tension monte.

La Ligue du Nord exige la démission du ministre Alfano. Imperturbable, celui-ci déclare obéir au message du pape François sur « le devoir d’écoute et le devoir d’ouverture du cœur » (copie d’écran en Une, Alfano et le pape).

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