Armes de la Fédération de Russie. DR
22/03/2014 – MOSCOU (NOVOpress via le Bulletin de réinformation)
Alors que les capitales européennes retiennent leur souffle au sujet de la crise criméenne, la Russie vient de faire une proposition qui pourrait radicalement changer la donne.
On savait les Russes maîtres dans le domaine des échecs. Ils viennent à nouveau de prouver leur grand sens stratégique. Mercredi, le ministère des Affaires étrangères russe publiait en effet une déclaration qui, si elle est largement passée inaperçue de la grosse presse, doit actuellement donner bien du fil à retordre aux chancelleries occidentales. Ce document rappelle tout d’abord que la Russie n’est pas responsable de la crise actuelle, qui résulte, « d’une crise profonde de l’Etat ukrainien, qui a conduit à l’escalade brutale des antagonismes entre les différentes parties du pays ».
Coup de patte également au camp occidental qui ferme délibérément les yeux sur la nature de certains mouvements qui ont œuvré à la chute de Viktor Ianoukovitch. Le document dénonce « la renaissance d’une idéologie néo‑nazie », et prône « la nécessité pour les politiciens ukrainiens de se dissocier des ultra‑nationalistes et d’arrêter leurs tentatives de déstabilisation des différentes régions du pays ». Pour Moscou, il est essentiel de commencer par rétablir l’ordre et la sécurité des Ukrainiens.
Les régions pourront ensuite « élire directement, de façon autonome, les membres de leurs pouvoirs législatifs et exécutifs, et détiendront de larges pouvoirs qui refléteraient leur identité culturelle et historique, en matière d’économie et de finance, de questions sociales, de langue, d’éducation et de relations interrégionales, tout en protégeant les droits des minorités ethniques dans chaque entité fédérée ». Et le document de poursuivre : « Immédiatement après l’approbation de la nouvelle constitution [par référendum], sera fixée la tenue — sous observation internationale large et objective — d’élections nationales des plus hautes autorités de l’Etat de l’Ukraine et d’élections concomitantes des pouvoirs législatifs et exécutifs dans chaque entité fédérée. »
En conclusion, les diplomates russes proposent que « le régime en Ukraine, sa souveraineté, son intégrité territoriale et le statut militaire et politique neutre [soient] garantis par la Russie, l’Union européenne et les Etats‑Unis, [et] consolidé par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies ». On ne voit pas vraiment au nom de quels principes les Etats‑Unis et les Européens pourraient s’y opposer.