18/11/2013 – 08h30
BERLIN (NOVOpress) – Sauf pour les aliment dont la toxicité est notoire, ce qui habituellement se mange ou ne se mange pas est généralement affaire culturelle et/ou religieuse. L’évocation de cuisses de grenouilles fait traditionnellement fuir l’Anglais; contrairement aux Français, l’Allemand boude le lapin domestique; pour l’Europe chrétienne, l’hippophagie était une pratique païenne. Un interdit pourtant mis de côté en France à la fin du XIXème siècle pour des raisons sanitaires: il sembla nécessaire d’empêcher les miséreux des villes de s’en aller voler de la viande avariée chez les équarrisseurs.
Et ce n’est qu’en 1986 que la République fédérale allemande se sentit obligée d’épargner légalement l’abattoir aux chiens et aux chats, ce dont les préservait jusque là une longue tradition culturelle. Une interdiction contre laquelle est parti en guerre le mouvement des Jeunes Libéraux de Saxe-Anhalt (ex-RDA), pépinière locale du FDP (Parti libéral démocrate).
Non qu’il soit dans leurs intentions de soulager les refuges de la SPA d’une quelconque surpopulation, ou qu’il s’agisse, comme en France il y a 150 ans, de contourner de vieilles habitudes alimentaires pour soulager la misère des habitants. Pour ces Jeunes Libéraux, l’interdiction de boucherie pour ces animaux relèverait de considérations morales « aussi étranges que désuètes». Et plus fort encore, dans la bonne tradition de toutes les adaptations forcées d’un peuple à ses immigrés, cette interdiction de 1986 représenterait « une discrimination envers d’autres cultures pour qui la chair de ces animaux est une délicatesse » !
Une demande formulée au début de ce mois qui, outre les protestations véhémentes de la SPA, suscite des réactions d’une violence inaccoutumée sur les réseaux sociaux du Net. Les cadres fédéraux se sont déjà prudemment désolidarisés de leur jeune section de Magdebourg, d’autant que ces derniers temps le parti peinait à atteindre la barre fatidique des 5% qui permet une représentation politique.
D’ailleurs l’humour berlinois, toujours corrosif, résume ainsi en une devinette la situation du FDP: quelle est la différence entre la du et une Smart ? Une Smart a deux sièges !
Crédit photo : Melimama via Wikipédia