13/11/2013 – 15h30
PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation) – Court-circuité par un président omniprésent et par ses confrères ministres, Jean-Marc Ayrault est un Premier ministre qui se cherche. Dans un navire où il ne tient ni le gouvernail, ni le poste de la vigie, le Premier ministre devient une cible facile, y compris dans son propre camp. A cela s’ajoute la personnalité peu charismatique de l’intéressé.
La journée du 11 novembre n’a pas seulement révélé les contestations vives et spontanées du pouvoir. Elle a souligné le constat élémentaire de la faiblesse de l’exécutif. Au sein du PS, l’autorité du PM est mise en cause. Ainsi, Malek Boutih, député de l’Essonne, appelle « à remplacer le Premier ministre d’urgence ».
Comment interpréter ce remous apparemment étouffé ?
En interne, les députés PS constatent la faible autorité de Jean-Marc Ayrault sur ses ministres et sur la majorité. C’est même un secret de polichinelle. La compétition au sein des hiérarques du PS ne doit pas non plus être sous-estimée : on sait que Martine Aubry, Claude Bartolone ou Manuel Valls lorgnent sur Matignon. Sont-ils derrière le ballon d’essai de Malek Boutih ? Nul ne le sait.
Dans ce navire, que reste-t-il comme parade ?
Il reste le chiffon rouge de l’”extrême‑droite”, parade commode à l’instar des mesures sociétales qui font oublier la servitude au mondialisme. Après avoir dénoncé les comités d’accueil des Champs‑Elysées, le chevalier Jean-Marc Ayrault saisit le procureur de la République à la suite de la couverture de Minute titrant « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane ». Quelques heures avant, l’intéressée avait pourtant refusé toute action juridique. La ritournelle de l’indignation arrive même à agréger des députés UMP, comme Eric Ciotti. Cela fait un peu oublier la passe d’armes entre le Premier ministre et Christian Jacob hier après‑midi : ce dernier a dénoncé la « présidence molle » de F. Hollande et le « gouvernement fantôme » rejeté par 91 % des Français. Ayrault a alors bondi en accusant le député UMP de remettre en cause la légitimité du suffrage universel.
Une dernière remarque
On a entendu le couplet de l’indignation contre l’extrême‑droite présente sur les Champs‑Elysées. Pourtant, le 11 novembre a souvent été l’occasion de vives protestations. Ainsi, le 11 novembre 1940, 3.000 étudiants et lycéens proches de l’Action française avaient défilé sur les Champs‑Elysées pour défier l’occupant allemand.
Crédit photo : Parti socialiste, via Flickr, (cc).