« Ma sœur est députée, je suis couverte » : Kapya Kyenge jugée pour agression raciste

8 septembre 2013 | Europe, Société

08/09/2013 – 12h00
PESARO (NOVOpress)
– On n’est certes pas responsable de sa famille, surtout quand elle est polygame. L’affaire fait pourtant mauvais effet, après que l’Italo-Congolaise Cécile Kyenge, ministre italien de l’intégration, s’était vantée d’avoir 38 frères et sœurs, ce qui, selon elle, lui avait appris « à vivre en communauté ».

Les 38 frères et sœurs ont-ils tous bénéficié du regroupement familial ? Le ministre de l’intégration a en tout cas une sœur, Kapya Kyenge – les médias préfèrent l’appeler « Dora », surnom que, paraît-il, lui donnent ses amis –, installée à Pesaro, dans les Marches.

Elle s’était signalée, il y a quelques années, par ses efforts pour récupérer un logement social qui lui avait été officiellement attribué, mais était occupé indûment par une famille marocaine. Kapya Kyenge avait tout simplement demandé à la Ligue du Nord de venir expulser les Marocains – elle prenait apparemment la Lega pour l’Aube dorée grecque. « L’idée, expliqua-t-elle, m’en est venue en voyant sur un mur une de leurs affiches, qui montrait un Indien enfermé dans une réserve [avec le fameux slogan “Ils ont subi l’immigration, aujourd’hui ils vivent dans les réserves”]. J’ai pensé que c’était bien vrai, et j’ai donc décidé d’appeler un dirigeant local. » On l’a compris, Kapya Kyenge n’aime pas les immigrés, en tout cas quand ils ne sont pas Congolais.

Kapya Kyenge a fini par récupérer son logement social. Mais elle refait parler d’elle car elle vient d’être renvoyée devant le juge de paix, sous l’accusation d’avoir agressé sa voisine, coupable d’avoir voulu appuyer son vélo contre un mur extérieur « que Dora considère comme sa propriété privée ». « Salope, sale pute, je vais te tuer », sont quelques-unes des amabilités dont elle aurait gratifié sa victime, tout en la couvrant de coups de poings. Elle aurait aussi clamé : « Je suis couverte, ma sœur est députée » – l’épisode remonte au 18 avril dernier, alors que Cécile Kyenge venait d’être élue députée et juste avant sa nomination comme ministre. Les journaux ont grand soin de mettre tout cela au conditionnel, mais la voisine s’était en tout cas fait emmener aux urgences, où les médecins avaient constaté ses blessures et lui avaient donné cinq jours d’ITT.

Autre particularité sur laquelle les médias passent très vite : la voisine, Aferdita Bquiri, est albanaise, et Kapya Kyenge aurait « fait une référence peu aimable à son pays d’origine, l’Albanie ». Dans d’autres contextes, ça s’appelle tout bonnement une agression raciste…

L’avocate d’Aferdita Bquiri a expliqué que sa cliente s’était résolue à porter plainte pour injures et coups et blessures, « après une série d’agressions pour querelles de voisinages ». « Les insultes et l’agression physique du 18 avril dernier, devant témoins, ne pouvaient rester lettre morte car, autrement, elles auraient continué pendant des années ». L’avocate a tenu à souligner que « l’affaire ne concernait en rien le ministre Kyenge, que ma cliente estime beaucoup et dont elle partage les combats pour l’intégration ».

« Combats pour l’intégration », c’est le mot.

Crédit image : copie d’écran du deuxième article italien cité. DR.

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