Disparition du chef d’orchestre Sir Colin Davis (1927-2013)

21 avril 2013 | Culture

Berlioz, Grande Messe des morts, extrait : Agnus Dei. Enregistré en direct à la Cathédrale Saint Paul de Londres en juin 2012.

21/04/2013 – 14h30
LONDRE (NOVOpress) — Colin Davis naît en 1927 dans le Surrey. L’homme fait ses études et ses premiers pas à Londres. Sa brillante carrière prend réellement son essor en 1959 lorsque le jeune chef d’orchestre, alors peu connu du public, est appelé pour remplacer au pied levé Otto Klemperer dans le Don Giovanni de Mozart. Le compositeur viennois lui porte chance puisque l’année suivante, c’est Sir Thomas Beecham qu’il remplace, dans la Flute Enchantée cette fois. Le monde musical découvre une direction élégante, celle d’un classique dans l’âme qui brillera en effet de tous ses feux dans les œuvres du Viennois.

Disparition du chef d'orchestre Sir Colin Davis (1927-2013)

Sir Colin Davis (1927-2013)

C’est cependant en dirigeant et en enregistrant des auteurs plus tardifs que Colin Davis se hissera au rang des plus grands chefs du siècle. Pour les mélomanes français, c’est sa passion précoce et constante pour l’œuvre d’Hector Berlioz qui sera l’occasion de découvrir pleinement ce compositeur parfois injustement décrié. Colin Davis fournira les premiers enregistrements d’opéras méconnus comme les Troyens ou Benvenutto Cellini dans des gravures qui restent encore aujourd’hui des références.

Colin Davis sera également un des pionniers de la diffusion des œuvres du compositeur finlandais Jan Sibelius dont il gravera l’intégrale des symphonies dès les années 70 avec le Boston Symphony Orchestra. Il s’y distinguera par un travail approfondi sur les textures de l’orchestre, mêlant les plans et les sonorités en une évocation saisissante des atmosphères glaciales, de la beauté sauvage et brumeuses du pays natal du compositeur. Il est également un des rares chefs à défendre avec constance et passion l’œuvre symphonique du Danois Carl Nielsen.

Ayant dirigé tour à tour les plus grands orchestres du globe tels que le Concertgebouw d’Amsterdam ou le London Symphony Orchestra, c’est à la tête de cette dernière phalange qu’il achève sa carrière, laissant derrière lui une riche moisson d’enregistrements de référence. Si Mozart ou Haydn représentent l’ancrage et l’aboutissement du geste classique du chef, il n’aura pas négligé de défendre des compositeurs du XXe siècle : outre Sibelius déjà cité, Elgar, Bartok, Stravinsky dont il grava par deux fois des interprétations majeures du Sacre (1963 et 1977), ou encore le compositeur Michael Tippett qui était aussi son ami, figurent parmi les principaux bénéficiaires du travail constant et exigeant qui aura été le fil conducteur de sa carrière de chef d’orchestre.

Sir Colin Davis avait été anobli en 1980 en reconnaissance des immenses services rendus à la musique et à la culture européenne. Il s’est éteint dimanche 14 avril à Londres. Il avait 85 ans.

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