Pourquoi la gauche s’acharne sur les familles « normales » – Famille(s), je vous hais !

1 mars 2013 | France, Médias, Politique, Société

Incapable de résorber la crise, le gouvernement socialiste se réfugie dans ce qu’il fait de mieux: augmenter les impôts. Et pour ne pas gêner ses petites clientèles électorales, il a décidé de pressurer les familles. Ça tombe bien, la gauche les déteste !

Jean-Luc Mélenchon, patron du Front de gauche, l’avait bien dit: en période de tempête, mieux vaut éviter de placer un capitaine de pédalo à la tête du navire France. De reniements en contorsions, de postures martiales en dénis de démocratie, la petite équipe de François Hollande nous en donne la preuve au quotidien. Incapable de redresser notre pays et encore moins de produire des richesses, la gauche au pouvoir a fait le choix, on l’a vu, de répondre aux déficits par des mesures sociétales complaisantes à l’égard des minorités. Mais pour sortir un minimum de « cash », elle n’a pas trouvé d’autres solutions que de se réfugier dans le seul domaine économique qu’elle maîtrise vraiment… la levée d’impôts. Lundi, Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, a ainsi annoncé que la « stabilité fiscale imposait de trou ver de nouvelles recettes » pour l’an prochain (alors que François Hollande avait promis qu’il n’y aurait pas de nouvelles taxes après 2013). Le gouvernement doit absolument dénicher 6 milliards d’euros. Hors de question, évidemment, de toucher aux privilèges des fonctionnaires, qui, alors que les caisses sont vides, viennent encore d’obtenir la suppression du délai de carence (voir Charivari p. 13). Inenvisageable également de diminuer les subventions publiques accordées aux associations antiracistes et autres lobbys communautaires – le mariage inverti va même permettre, fiscalement, de mettre le couple homosexuel sur le même plan que le couple « normal ».

Pour préserver les intérêts particuliers de ses niches électorales, le gouvernement a donc décidé de s’en prendre au bien commun et spécialement à la famille traditionnelle, ou pour mieux dire, la famille « normale » – des plus jeunes aux plus âgés.

Cahuzac l’a dit sans détour: « Les Français devront mettre la main au portefeuille: ces 6 milliards, on les trouvera! Dans la poche des uns, des autres, de tout le monde. » Mais plus des uns que des autres, de toute évidence.

Ainsi, le vaste chantier des retraites est entré ce mercredi dans une nouvelle phase, avec l’installation, par le premier ministre Jean-Marc Ayrault et le ministre de la Santé, Marisol Touraine, d’une commission disposant de trois mois « pour réfléchir à des pistes, avant une concertation avec les partenaires sociaux ».

Le but est de faire face au déficit des régimes de retraites qui pourrait dépasser les 20 milliards d’euros en 2020.

Pour renflouer les caisses, l’âge de départ pour bénéficier d’une retraite à taux plein pourrait être porté à 63, voire 64 ans – sachant que si le gouvernement Ayrault y con sent, il satisfera ainsi l’une des plus pressantes demandes du Medef!

Pire, un gel partiel des pensions est envisagé, avec, pendant cinq ans, une revalorisation inférieure au taux d’inflation. Ce qui pénalisera gravement les Français les plus modestes ou les plus isolés. Mais peu importe: la gauche suit sans complexe la feuille de route imposée par la Commission européenne, préférant appauvrir la population française plutôt que de remettre en cause les logiques ultralibérales de la superclasse mondiale. Car ce qui se prépare chez nous correspond point pour point à ce que les technocrates européens ont déjà imposé dans plusieurs pays de la zone euro, notamment… en Grèce. Avec les brillants résultats que l’on sait, tant pour le budget de l’Etat que pour le niveau de vie des populations.

 

Après les retraités, les couples et leurs enfants !

Dans le même esprit consistant à faire peser le poids de la crise sur les foyers, le gouvernement est également prêt à fiscaliser les allocations familiales. Selon le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, il faudra « attendre les conclusions d’un rapport avant de se prononcer sur une éventuelle taxation des prestations familiales ».

Mais il est clairement question de soumettre les allocations à l’impôt ou alors de les baisser d’un milliard en 2013, puis d’un milliard et demi supplémentaire l’année suivante. Dans tous les cas, les familles vont morfler.
Dans leur communication, les ministres concernés se réfugient derrière le fallacieux argument de faire payer les riches, rompant totalement avec l’esprit nataliste et méritocratique dans lequel ont été créées les prestations familiales. Car le but initial n’était pas tant d’aider des familles modestes, que de soutenir un louable effort démographique; effort assurant, par ailleurs, les solidarités intergénérationnelles et notamment… le régime des retraites! Mais il est vrai que la gauche compte moins sur le renouvellement des générations que sur l’afflux de l’immigration pour rééquilibrer la pyramide des âges.

Pourquoi la gauche s’acharne sur les familles « normales » – Famille(s), je vous hais !

Pénaliser les familles aisées reviendrait d’ailleurs à porter un sérieux coup à la natalité des Français, car il est pour le moins délicat, même avec des revenus confortables, de subvenir sans aide aux besoins de cinq, six ou sept enfant [NDLR : ce sont pourtant ces familles nombreuses qui tendent le mieux à rééquilibrer l’important déficit démographique (et des caisses de retraite ! ) du aux nombreuses personnes avec zéro, 1 , ou 2 enfants qui ne renouvellent pas les générations]. Et loin de ne toucher que les riches, cette fiscalisation frappera obligatoirement les classes moyennes, vivier docile, taillable et corvéable à merci.

Résumant l’indignation des associations de défense de la famille, Thierry Vidor, directeur du mouvement Familles de France, juge que « la fiscalisation des allocations familiales serait une mesure désastreuse à long terme ». Ce n’est rien de le dire! Mais il en faudra sans doute plus pour faire reculer le gouvernement, qui, jusque dans les détails absurdes, semble décidé à noyer la famille française.

Dernier exemple en date: pas plus tard que dimanche, dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, Vincent Peillon, ministre de l’Education, a préconisé une réduction des vacances d’été à seulement six semaines, réparties en deux zones.

Outre qu’une telle réforme chamboulera les temps de travail du personnel enseignant (impliquant, évidemment, des hausses de salaire), les familles n’auront qu’à se débrouiller pour partir en vacances sur ce timing resserré – bonjour les guerres dans les familles éclatées. Tant pis également pour l’industrie touristique française, qui fait jusqu’à la moitié de son chiffre d’affaires durant la belle saison.

Face au tollé qui a immédiatement suivi l’annonce de Peillon, Matignon a fait savoir que cette piste n’était pas à l’ordre du jour, mais qu’elle serait « peut-être évoquée après 2015 ». Autrement dit: une couleuvre après l’autre. Sauf qu’il ne s’agit absolument pas d’un problème de calendrier gouvernemental, mais bien d’un problème d’emploi du temps des élèves, des familles et de la mise en danger d’une importante source de revenus pour le secteur tertiaire, notamment dans l’hôtellerie, la restauration et le commerce.

Les étudiants « riches » dans le collimateur

L’ancien ministre et député UMP de l’Eure, Bruno Le Maire a durement critiqué l’idée saugrenue de Peillon: « Il avait déjà fait une gaffe absolument surréaliste sur la dépénalisation du cannabis, il en refait une sur les jours de vacances (…) J’ai quatre enfants, je suis comme n’importe quelle famille, quand j’apprends que tout d’un coup, on va modifier les vacances d’été, ce ne sont pas des sujets légers, ce sont des sujets qui concernent toutes les familles françaises, tous les enfants (…) On n’a même pas encore réglé la semaine de quatre jours et demi qui pose des difficultés majeures à toutes les familles et à toutes les communes. Il ne va pas effacer ses difficultés sur les quatre jours et demi en mettant en chantier la question des semaines de vacances d’été, je crois que c’est une erreur profonde ».

Pour Jacques Myard, député UMP (Droite populaire) des Yvelines, « la méthode Peillon ne s’attaque pas à la question de fond, soit l’allègement des programmes scolaires, qui doivent être impérativement recentrés sur les matières fondamentales. Actuellement, on remplit inconsidérément les programmes de nos enfants de matières diverses et accessoires qui rabotent d’autant l’enseignement des connaissances fondamentales, ce qui explique en grande part la dégradation généralisée du niveau scolaire, mesurée tant par les études internationales que par les études internes de l’Education nationale. »

Bien que déjugé par son gouvernement, Vincent Peillon a réaffirmé que son objectif était d’« aller progressivement » vers 37 à 38 semaines de cours durant l’année, contre 36 semaines à l’heure actuelle.

En attendant, il pourra toujours se rattraper avec le projet, validé par Jean-Marc Ayrault cette fois, de supprimer la demi-part fiscale dont bénéficient les parents d’étudiants de moins de 25 ans. Le but, là encore, serait de frapper les « riches » au porte-monnaie tout en créant, pour les autres, une allocation d’études sous condition de ressources. En réalité, selon Marine Le Pen, présidente du Front national, ce projet aurait pour seule conséquence de « casser encore davantage l’ascenseur social en pénalisant violemment les jeunes des classes moyennes. Si des bourses d’étude méritent à l’évidence une revalorisation, en étant de surcroît davantage conditionnées à la présence effective aux cours et au mérite individuel, on ne saurait en faire payer le prix aux autres étudiants et à leurs familles. »

Pour elle, la France ne peut éviter l’austérité injuste que si elle s’engage dans une politique de création de valeur, grâce au patriotisme économique et au protectionnisme intelligent; et si le gouvernement se met à traquer la mauvaise dépense publique: fraudes, immigration de masse, coût du renflouement de l’euro et du budget européen, décentralisation anarchique… On peut toujours rêver.

Patrick Cousteau

Article de l’hebdomadaire “Minute” du 27 février 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.

Crédit image en Une : Peter Worsley, via Flickr (cc).

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