Sur la guerre au Mali – par Vladimir Berezovski

2 février 2013 | Actualité internationale, Europe, France, Politique

Soldats du 2ème régiment d’infanterie de marine qui intervient au Mali. Crédit photo : Fantassin 72 (Coloniale) via Wikipédia (cc).

02/02/2013 – 10h00
PARIS (NOVOpres) – L’intervention au Mali n’est pas qu’une guerre néo-coloniale. S’il est vrai que des entreprises privées ont poussé François Hollande à intervenir, il n’est pas interdit que leur intérêt se recoupe parfois avec celui de la France. En effet, le conflit malien dure un certain temps déjà, et si notre pays a tardé à intervenir, c’est justement parce que les groupes oligarchiques ont considéré que l’expansion islamiste ne menaçait pas encore leur propriété. Ainsi à peine l’intervention commencée, Laurent Fabius rassure déjà ses partenaires africains d’un retrait prochain de la France.

Vladimir Berezovski. Crédit photo : DR

Vladimir Berezovski. Crédit photo : DR

Outre la menace qu’elle fait peser sur nos sources d’approvisionnement en or et en uranium, qui restent l’exploitation de nos entreprises nationales, l’expansion islamiste risque de déstabiliser durablement toute la région. C’est la première fois depuis longtemps que la France intervient ainsi sans, au préalable, avoir consulté les USA . Contrairement à la guerre en Libye, nous soutenons au Mali un régime laïc avec lequel nous avons des accords de défense et de coopération.

En perdant ses approvisionnements en produits d’exportation nucléaires, la France serait-elle mieux disposée à sortir de l’énergie atomique ? Cela ne pourrait que retarder le processus en nous rendant dépendants d’autres sources d’énergie sur lesquelles nous n’aurions pas prise.

On dit beaucoup pour accuser la France que nous luttons au Mali contre les mêmes terroristes que nous soutenons en Syrie. C’est vrai, mais c’est justement une raison pour intervenir. Le fait que la Russie a été la première nation à proposer son aide militaire à la France dans cette crise est emblématique, sachant que c’est également elle qui empêche l’intervention militaire depuis le début de la crise syrienne. Or, on peut difficilement taxer Poutine de jouer le jeu des américains.

Dans l’histoire récente de la Russie, nous avons connu la guerre de 2008 en Géorgie. Malgré un retard considérable dans l’intervention (la crise ossétienne durait depuis l’éclatement de l’URSS) et le fait que la capitale géorgienne aurait pu être occupée et un nouveau gouvernement mis en place, avec l’annexion de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie qui la réclamaient, sans parler de raisons bassement économiques qui l’avaient enclenchée, la Russie n’a pas regretté d’être intervenue.

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