24/01/2013 – 08h00
PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation) – Renault va supprimer 8.200 postes d’ici 2016. La réaction bienveillante d’Arnaud Montebourg face à cette annonce avait surpris, tant le ministre n’avait pas mâché ses mots au sujet de PSA Peugeot Citroën, qui, six mois plus tôt, avait annoncé 8.000 disparitions d’emplois en France. Pourtant, les syndicats de la marque au losange s’étouffent car il leur sera imposé un gel des salaires et la fin des heures supplémentaires.
Il est vrai que Renault comme Peugeot sont en difficulté, et, qu’en Europe, les ventes de voiture diminuent. En effet, le marché automobile s’est durement contracté depuis le début de la crise, et les deux marques hexagonales ont du mal à s’en remettre. Toutefois, tout ne va pas si mal pour Renault, dont l’Etat est un grand actionnaire, ce qui explique sans doute sa mansuétude. Mais à y regarder de près, la conduite de Renault est certainement moins reluisante qu’il n’y paraît. Car le groupe Renault-Nissan a favorisé sa partie japonaise. Alors que les ventes mondiales de Renault et Nissan étaient équivalentes en 2002 avec environ 2,5 millions de véhicules écoulés, elles sont restées stables pour Renault et ont doublé pour Nissan.
Le groupe PSA-Peugeot-Citroën n’a quant à lui pas poursuivi la même stratégie de développement… Rappelons d’abord que PSA est resté une entreprise française contrôlée par la famille Peugeot. Par conséquent, le groupe n’est pas dépendant des multinationales étrangères. En revanche, Peugeot est plus dépendant de ses ventes en France et en Europe. La marque au lion perd donc de l’argent et est contrainte à des restructurations, sans doute plus cruciales et nécessaires que chez Renault.
On peut donc se demander à quoi joue Arnaud Montebourg quand il multiplie les rodomontades pour attaquer un groupe familial et français en difficulté, et vole sans vergogne au secours d’une entreprise qui licencie à tour de bras en France pour, in fine, en faire profiter Nissan, un groupe japonais…