Mikhaïl Saakachvili est à droite de la photo, aux côtés de George W. Bush. Crédit photo : Eric Draper/White House via Wikipédia (cc)
22/01/2013 -16h00
STRASBOURG (NOVOpress) – Lors d’un déplacement à Strasbourg ce lundi 21 Janvier, le président géorgien Mikhaïl Saakachvili (photo ci-dessus) a déclaré devant les journalistes qu’il était ouvert à la reprise des contacts avec la Russie. « Nous sommes toujours ouverts à tout contact et ce, à tous les niveaux avec les dirigeants russes », a indiqué M.Saakachvili, ajoutant qu’il était urgent pour les deux voisins d’aborder des problèmes vitaux.
Constatant avec satisfaction le retour des touristes russes et n’oubliant pas de rappeler que la Géorgie avait signé les documents nécessaires à l’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce, le président Saakachvili estime qu’il s’agit d’une période propice à la reprise du dialogue.
De son côté, Moscou avait plus d’une fois souligné par le passé qu’il excluait tout contact avec le président géorgien, le considérant comme responsable du conflit militaire en Ossétie du Sud et Abkhazie.
Dmitri Peskov, porte-parole du président Vladimir Poutine, a notamment déclaré en décembre dernier que « les contacts des dirigeants russes étaient exclus avec une seule personne (Mikhaïl Saakachvili, note de Novopress), mais étaient possibles avec d’autres officiels géorgiens ».
Il faut prendre en compte le fait que la situation politique a changé en Géorgie, puisqu’en octobre dernier, c’est la coalition « Rêve géorgien » du milliardaire Bidzina Ivanichvili qui a remporté les élections législatives. Nommé alors Premier ministre, ce dernier n’a pas caché sa politique favorable à la Russie, en déclarant ouvertement son intention de normaliser les relations avec Moscou.
Rappelons que depuis 2008 et la guerre d’Ossétie, tous contacts étaient rompus entre les deux pays. Depuis, la Russie ayant demandé à la Suisse d’être son État médiateur vis-à-vis de Tbilissi, aucun contact direct n’avait eu lieu. « Nous n’avons pas rompu les relations diplomatiques avec Tbilissi. C’est M.Saakachvili qui l’a fait, d’où la nécessité pour la Russie de demander à un État de représenter ses intérêts en Géorgie », a rappelé M.Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères.
Tant que M. Saakachvili sera au pouvoir, les relations resteront tendues entre les deux pays, d’autant que Moscou le considère comme un fantoche au service de Washington. Lors de la crise en Ossétie, une fameuse Une de La Pravda s’intitulait même : « Une autre Georgie sur la carte des États-Unis ».
En somme, la réponse de Moscou est loin d’être évidente.
Julien Lemaire