Faits & Documents n°348 du 15 décembre 2012 au 15 janvier 2013. Portraits : Guillaume Peltier/Geoffroy Didier

15 décembre 2012 | France, Médias, Politique

Lors du congrès de l’UMP, la Droite forte, cette droite musclée et bonapartiste chère à Patrick Buisson, est arrivée en tête (28 %) de toutes les motions (F&D 347). Ses animateurs, deux jeunes blancs becs, Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, par un extraordinaire coup de bluff, viennent de s’imposer comme des personnalités désormais incontournables de l’UMP « canal historique ». Comme s’interrogeait Marianne (24 novembre) : « La droite forte plus à droite que le FN ? C’est à se le demander (au vu de son programme). » Jean-François Copé l’ayant remporté, c’est cette ligne qui sera retenue par l’UMP « canal historique », durant les années à venir. Avec une interrogation à la clé : les électeurs préféreront-ils l’original (le FN) à la copie (l’UMP « canal historique ») ?


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« Les lectures de la presse nationale et celles des grands ancêtres, comme Maurras par exemple, m’ont poussé à rejoindre le camp nationaliste. »
Guillaume Peltier, National hebdo, 22 octobre 1998.

« Le MPF est une force alternative au système. Il incarne la rupture avec le communautarisme à la Sarközy et le socialisme à la Royal. Il n’y aura pas une voix pour le système UMPS au deuxième tour de l’élection présidentielle. »
Guillaume Peltier, Le Figaro, 4 février 2006.

Faits & Documents n°348 du 15 décembre 2012 au 15 janvier 2013. Portraits : Guillaume Peltier/Geoffroy Didier

Faits & Documents n°348 du 15 décembre 2012 au 15 janvier 2013. Portraits : Guillaume Peltier/Geoffroy Didier

« Nicolas Sarközy me donne le tournis, il ne sait pas où il va, il dit tout et son contraire. Il promet pour demain ce qu’il n’a pas su faire hier […] C’est lui qui a fait rentrer le maximum d’étrangers sur le territoire national. […] Sarközy ou Le Pen, je m’en fous, mais alors je m’en fous, vous ne pouvez pas imaginer à quel point ! »
Guillaume Peltier, I-Télé.

Guillaume Peltier est né le 27 août 1976 à Paris dans une famille de cadres moyens de centre gauche. Il n’a aucun rapport familial avec Martin Peltier, journaliste qui fut notamment directeur de la rédaction de National Hebdo. Il a été en hypokhâgne à l’École normale catholique de la rue Blomet (Paris XVème), puis en khâgne à Lakanal à Sceaux (1995-1996), échouant à ses concours et devant se contenter d’une licence d’histoire en 1997 et d’une maîtrise en 1998 (Sorbonne, où il militera à l’UNI), avant de devenir finalement professeur d’histoire-géographie (CAPES, septembre 1999). Il débute au lycée public Philippe Le Bon de Joinville, puis rejoint Épernay. À partir d’avril 2011, il enseigne occasionnellement à l’université Orléans en master 2 de « communication publique et opinion publique ».

En parallèle, il a conduit une sinueuse carrière politique, passant de parti en parti en fonction des opportunités de carrière, s’employant à faire oublier son long passé lepéniste (4 ans) puis mégrétiste (3 ans). Il a d’abord adhéré, à 19 ans, en 1995, au Front national de la jeunesse, en devenant rapidement l’un des principaux dirigeants aux côtés de Samuel Maréchal (après avoir été major de l’université d’été du FNJ). Ce dernier tentera de lancer un syndicat étudiant, le Forum étudiant, afin de concurrencer le Renouveau étudiant, jugé trop mégrétiste. Refusant cette manœuvre, Peltier démissionne alors de son poste de directeur national adjoint du FNJ.

Le 29 septembre 1998, quelques semaines avant la scission du FN, il lance Jeunesse Action Chrétienté, visant à rallier aux mégrétistes une partie des jeunes catholiques, jusqu’alors proches de Chrétienté-Solidarité de Bernard Antony. Il en est le président, Nicolas Bay (FN, puis MNR, puis FN) le secrétaire général, Jean-Baptiste Péron le trésorier et Séverine Souville, secrétaire de Bruno Mégret, la vice-présidente. En 2000, il deviendra secrétaire général de l’Alliance avec les chrétiens en politique, association qui défendra le traité constitutionnel en 2005, dont il finira par être exclu.

Ayant participé au congrès fondateur du Mouvement national républicain de Marignane, il prendra la tête du Mouvement national de la jeunesse. En 2000, à la suite de l’échec du MNR aux élections européennes, il prend ses distances, voulant obtenir rapidement la réussite en politique. En mai 2000, il figure sur la liste divers droites conduite par l’UMP Franck Leroy à Épernay. Il offre ses services à Charles Millon, qui avait fondé La Droite, transite brièvement par le conseil national de l’UDF, puis se trouve un nouveau parrain, via les réseaux Ichtus et son ami Guillaume de Villiers, en la personne de Philippe de Villiers, qui le nommera dès 2001 responsable des jeunes du Mouvement pour la France. Il se met alors en congé de l’Éducation nationale et devient permanent du MPF, comme assistant parlementaire du député européen Thierry Brac de La Perrière, alors numéro 3…

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Crédit photo : Arne Koehler via Wikimedia (cc)

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