Accord Ayrault-ArcelorMittal : l’usine de Basse-Indre au cœur des tractations ?

6 décembre 2012 | Économie, France, Politique

06/12/2012 – 08h00
NANTES (NOVOpress Breizh) –
Dans un entretien accordé à Ouest-France (05/12/12), Philippe Pennerad, le directeur du site ArcelorMittal de Basse-Indre (Loire-Atlantique), a précisé que les raisons du choix du groupe de transférer à Florange deux activités effectuées jusqu’à présent en Bretagne étaient fondées sur l’attente d’un gain de productivité.

Aux termes de l’accord conclu vendredi dernier entre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et ArcelorMittal les activités de décapage et de laminage de l’usine de Basse-Indre vont être arrêtées. Selon Philippe Pennerad, « le travail est très différent. En amont du processus, 60 personnes travaillent actuellement sur le métal en direct. Ils vont devoir apprendre celui du revêtement. Pour le personnel concerné, nous avons une bonne vision pour sa formation. Tous auront un accompagnement dans ce sens. Pour les transferts nous n’avons pas de date. Logiquement, cela doit intervenir dans les six premiers mois de l’année prochaine. »

« On l’a amère. On pense que le deal entre le gouvernement et Florange n’est pas de bon augure pour Basse-Indre », estime un délégué syndical de l’usine de Basse-Indre. « Le laminage va disparaître, alors que c’est le coeur de notre métier. Il y a une grosse inquiétude pour l’avenir ». Pour Frédéric Gautier, « quand Jean-Marc Ayrault dit qu’il a sauvé les deux bassins, il n’a rien fait du tout car on n’était pas inquiétés à Basse-Indre. » (Ouest France, 04/12/12)

Spécialisée dans la fabrication d’acier plat pour emballages alimentaires, l’usine de Basse-Indre emploie aujourd’hui 546 personnes en CDI et 150 sous-traitants. Après avoir connu une période de chômage partiel en début d’année, l’usine a vu son activité repartir et aujourd’hui son carnet de commande est plein.

Lundi Hervé Gattegno avait affirmé sur le site du magazine Le Point qu’un accord secret avait été passé entre l’Etat et Arcelor-Mittal  assurant la pérennité des activités de l’usine Arcelor de Basse-Indre – sur les terres du Premier ministre. Une information que Matignon s’est empressée de démentir, sans réellement parvenir à convaincre. On imagine mal en effet Jean-Marc Ayrault se désintéresser de son fief. Ce qu’illustre par contre le dossier ArcelorMittal, c’est l’incapacité dans laquelle est aujourd’hui l’Etat, pieds et poings liés par Bruxelles, de pouvoir décider d’une politique industrielle dans un secteur stratégique. Un constat accablant.

Crédit photo : Jean-Etienne Minh-Duy Poirrier, via Flickr, licence cc.

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