Ralala ! Mais ce qu’ils doivent se marrer ! De vrais petits foufous : vas-y que je me fais des cabanes dans la forêt avec mes potes, et que je tire au lance-pierres, et que je me peinturlure le visage, quand je ne me colle pas carrément un masque d’animal sur le nez. Ils se paient même le luxe de mélanger les jeux, et du coup on a droit aux policiers contre les Indiens. D’accord, les lacrymos piquent plus que nos antiques bombes à eau, et il arrive que les coups de triques des CRS soient un peu appuyés. M’enfin bon, ça reste du jeu.
Au fond, je ne dis même pas que la cause ne serait pas bonne, je dis juste qu’on sait tous très bien (et nos « Robins des Landes » les premiers) que quoi qu’il arrive, le prix à payer ne sera pas bien élevé… Il se trouvera toujours une ribambelle d’acteurs, de chanteurs, de politiques (variante des métiers du spectacle), et même de juges (variante des métiers de la politique) pour soutenir et excuser nos anti-Ayrault.
Pourtant Notre-Dame-des-Landes, c’est une révolte qui commence sympa : ambiance guérilla terroir et AOC. Puis ça continue en mode show écolo avec la vilaine Joly qui se met à manier la tenaille. Et ça se termine avec des petits bourgeois à dreadlocks. Cas d’école : des « anars » suffisamment peu préoccupés par leurs finances pour jouer aux Ewoks dans les bois privent des chômeurs d’un espoir de job en prétendant défendre des paysans dont ils se foutent tout autant que des arbres auxquels ils s’accrochent. C’est pas que je tienne forcément à placer Jean-Vincent dans mon papier, mais franchement, y a quand même de quoi rire jaune dans cette affaire…
Renaud Leroy
Article de l’hebdomadaire “Minute” du 28 novembre 2012 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.