26/11/2012 — 18h00
AREZZO (NOVOpress) — Il n’y pas qu’en France que l’on organise des primaires au sein des partis. En Europe, c’est par exemple le cas de l’Italie. Après celles qui ont eu lieu à gauche hier pour désigner celui qui pourra devenir le futur président du Conseil italien (l’équivalent du Premier ministre qui exerce la réalité du pouvoir exécutif), le principal parti de droite, le Popolo della Liberta (PdL, qui réunit Forza Italia de Silvio Berlusconi et l’Alliance nationale, les ex-MSI), organisera les siennes le 16 décembre prochaine. Primaires que certains au PdL veulent remettre en cause, à l’instar de Silvio Berlusconi lui-même. Ce qui n’est pas du goût de militants du PdL.
Plusieurs candidats se sont déclarés. Avant d’abandonner, à l’exemple d’Alessandra Mussolini. Parmi ces candidats, se dégage la figure de Giorgia Meloni (photo ci-dessus), ancienne présidente de Giovane Italia (le mouvement de jeunesse du PdL) et ministre de la Jeunesse dans le dernier gouvernement Berlusconi. Nous avons interrogé Carlotta Andrea Barnucchi (photo ci-dessous), jeune militante d’ArrezzoZero – mouvement politique et culturel situé à Arezzo en Toscane –, qui soutient la candidature de Giorgia Meloni. Soutiens de Giorgia Meloni qui ont manifesté aujourd’hui pour réclamer le maintien des primaires.

Italie : primaires du PdL, rencontre avec Carlotta Andrea Buracchi (ci-dessus) qui soutient Giorgia Meloni ©DR
Pour les primaires du PdL du 16 décembre prochain, vous soutenez la candidature de Giorgia Meloni. Pour quelles raisons ? Est-elle proche de vos valeurs, alors que vous vous définissez comme une droite identitaire ? Pourquoi soutenez-vous Giorgia Meloni et pas d’autres candidats comme Daniela Santanchè ?
Nous soutenons Giorgia car elle est devenue un exemple pour nous et pour tout l’univers de la jeunesse qui a commencé faire de la politique à droite quand elle était jeune. Elue présidente du mouvement “Azione Giovani” (le mouvement de jeunesse de l’Alliance nationale, note de Novopress) au congrès du 2004, elle a commencé tôt son engagement en politique: à 15 ans (en 1992, note de Novopress) dans une section du mouvement de jeunesse “Fronte della Giovenutù” (le mouvement de jeunesse du MSI, note de Novopress) ; après elle s’est plus qu’impliquée pour tout ce qu’elle a obtenu, en n’oubliant jamais que c’est seulement le travail, la passion et l’humilité qui font la différence en politique et même entre tous ceux qui s’y investissent.
Loin de ma mon appartenance personnelle à la communauté qui l’a toujours soutenue, je crois qu’elle représente une façon de faire de la politique au service au peuple et de la communauté : sacrifice quotidien, don, la plus haute forme d’engagement civil.
Avec la candidature de Giorgia, nous contestons ouvertement un demi-siècle de politique italienne. Ces hommes, qui pendant des années ont rempli les places et colorés les murs de toutes les villes avec leurs propres rêves, ont remis en question la structure du pouvoir d’un parti entier mais surtout ont sali la politique. Quelle est cette façon de gérer sans tenir compte du mérite, de l’honnêteté, de la transparence, de la proximité avec le peuple ? Or, pour la première fois, certains ont contesté la nomenclature de la gérontocratie italienne. Ils l’ont fait avec les armes que sont les idées, les propositions, la préparation culturelle et militante. Ils l’ont fait ouvertement, avec leur nom et prénom, en plaçant le bien de la communauté nationale devant le carriérisme.
C’est pour cette raison que Giorgia Meloni a choisi de se présenter aux “primaires” du PdL. C’est aussi pour cela que nous soutenons quelqu’un qui a passé les meilleures années de sa vie en maintenant ouverte une section, en organisant une manifestation, en donnant un dépliant et en collant une affiche. Pour ceux qui ont gagné le droit de parler après des années de militantisme. Nous rendons estimons ceux qui ont incarné la politique comme un service, comme un don, comme une forme extrême d’exemple moral et social. Nous soutenons tous ceux qui ont obtenu leurs responsabilités par leur mérite militant, en parlant avec le peuple, pas ceux qui ont été nommés ou sont descendus des hautes sphères.
Giorgia Meloni a déclaré se présenter comme candidate pour ne pas continuer l’action du gouvernement Monti. Est-ce primordial pour vous ?
C’est essentiel! Le gouvernement Monti a coûté cher à l’Italie, en particulier dans la partie productive du pays. La production industrielle et agricole a baissé, le pouvoir d’achat des familles et les salaires sont tombés très bas comme la consommation. Le nombre de prêts pour l’achat d’une première maison et les prêts aux entreprises ont été réduits. D’autre part le chômage a augmenté, en une seule année, passant de 9,30% à 10,80% de la population active. L’Italie a été appauvrie. On a des difficultés à imaginer un futur, des perspectives et pas seulement pour les jeunes.
Giorgia Meloni semble avoir obtenu plus de signatures que prévu pour officialiser sa candidature. Est-ce un gage de succès pour le 16 décembre ?
Aujourd’hui on a remis 70.000 signatures pour la candidature de Giorgia Meloni. Il faut souligner que nous avons obtenu ce nombre de signatures en une seule semaine (Giorgia a décidé seulement lundi dernier de se présenter aux “primaires”). Donc, nous espérons ! J’y vois le retour d’un extraordinaire enthousiasme liée à cette candidature. On ne respirait plus cet enthousiasme, cette envie de participation et de débat depuis quelques années : ça va sans dire que les citoyens, le peuple, nos électeurs ont besoin du changement, pas d’immobilité où même notre parti semblait s’enfermer jusqu’à hier.
Crédit photo Une : DR