Italie : Entrevue avec Gianluca Iannone, président de Casapound

20 novembre 2012 | Entretiens, Europe, Politique

Gianluca Iannone

Gianluca Iannone ©DR

20/11/12 – 19h30
ROME (NOVOpress)
– A l’occasion de la grande marche nationale de Casapound « Italia in marcia! » (Italie en marche!) (affiche ci-dessus), Novopress a rencontré son président, Gianluca Iannone, également chanteur du groupe Zetazeroalfa, pour évoquer cet évènement ainsi que les prochaines échéances électorales en Italie.

NOVOpress : Gianluca, le 24 novembre prochain, Casapound Italia, dont vous êtes le président, organise sa première grande manifestation nationale à Rome. Pourquoi cette date et quels sont les thèmes et les objectifs de ce rassemblement ?

Gianluca Iannone : En occupant la rue avec Casapound à Naples et avec le Bloc étudiant à Vérone, notre communauté politique fut la première à protester contre un pouvoir illégitime et criminel, s’imposant ainsi comme l’avant-garde de la protestation sociale dans le pays. Maintenant que les désastreux résultats de Mario Monti sont clairs pour presque tout le monde, Casapound descend à nouveau dans les rues afin de réaffirmer qu’il y a encore des Italiens qui refusent le pouvoir des castes, des “techniciens”, de la finance, des marchés, des banques, et de l’usure. Nous serons dans la rue pour ceux qui ont perdu leur emploi, pour nos marins oubliés en Inde, pour les travailleurs « suicidés » par un gouvernement de vampires, pour défendre les zones de notre pays quasiment abandonnées car “non stratégiques”, et donc privés de transports et d’infrastructures. Nous serons également dans la rue pour défendre élèves et les étudiants, vendus au plus offrant, et pour tous ceux qui croient encore que l’Italie est une nation libre et indépendante qui mérite mieux qu’un gouvernement hypocrite qui impose des mesures de sang et de larmes aux citoyens et aux petites entreprises pour ne pas toucher les grands intérêts de la finance et du mondialisme

NP : Les thématiques de cette manifestation ne concernent donc pas que l’Italie stricto sensu, tant il semble qu’au-delà des spécificités nationales il s’agisse là d’un système global qui tend à imposer partout en Europe un système « post-démocratique » mondialiste et ultra-libéral. En ce sens, cette manifestation s’adresse-t-elle seulement à vos militants et sympathisants ou est-elle également ouverte à toutes les personnes, quelles que soient leurs appartenances ou leur absence d’appartenance partisanes, qui se sentent concernées par ces problématiques, même au-delà des frontières italiennes ?

GI : L’événement est bien entendu ouvert à tous, et nous nous réjouissons de l’implication encore plus grande de la population, étant donné que les mesures prises par ce gouvernement criminel touchent tout le monde, quelle que soit son inclinaison politique ou sa situation géographique. Et par-dessus tout, nous voulons de notre côté qu’il y ait beaucoup de frères d’autres pays européens. Car c’est l’ensemble du Vieux Continent qui connaît un véritable coup d’état financier, toutes les nations sont touchées! Face aux diktats de l’oligarchie, nous devons répondre par une véritable Europe des peuples qui doit s’imposer dans les rues, dans la lutte, pas seulement en criant des slogans sur Facebook. Donc, samedi prochain, tous les résistants à l’oligarchie financière sont les bienvenus.

NP : Casapound est connue pour ses occupations non conformes, son activisme politique, syndical, étudiant et aussi pour la « contre-culture », notamment musicale, qu’elle véhicule. Aujourd’hui vous vous présentez aux élections régionales et municipales. Pourquoi ce choix souvent mal perçu et mal compris, du fait de mauvaises expériences antérieures, dans les milieux de la « droite radicale » ?

GI : Tout dépend de l’esprit dans lequel on se rend à l’élection. Pour certains, les élections sont tout, la seule chose qui compte, le seul objectif de la politique et de la vie peut-être. Ces gens n’existent pas en dehors des échéances électorales, puis, un mois avant d’aller voter, ils sortent de leur sommeil avec des slogans grandiloquents et mille promesses merveilleuses. Au lieu de cela, nous travaillons jour après jour, nous construisons notre révolution dans les écoles, au travail, dans les rues. Les élections ne sont qu’une étape, peut-être aussi importante que les autres, un chemin qui commence avant le vote et qui ne s’arrête pas après, à coup sûr. Les élections peuvent être un bon outil pour mesurer notre audience et développer le mouvement. L’important, c’est qu’elles soient sont un moyen et non la fin de l’action politique.

NP: Quelle est votre ambition dans cette campagne électorale ? Envisagez-vous des « alliances » avec d’autres mouvements ?

GI : Il n’y a pas de limites à nos ambitions, nous visons au plus haut. En ce qui concerne les alliances, nous avons dit que nous allions seuls face aux électeurs, avec notre symbole, nos visages, sans chercher de soutiens ou d’alliances.

NP: La manifestation du 24 marquera donc le grand départ de votre campagne. Pensez-vous qu’aujourd’hui encore « la rue » puisse, dans la sphère politique, surpasser la puissance des médias du système et s’imposer aux élites oligarchiques ?

GI : Dans le monde d’aujourd’hui, vous ne pouvez pas faire de la politique sous une forme unique. Vous devez être partout : dans la rue, dans les médias, etc… et aussi sur le bulletin de vote. Bien sûr, les politiques imposées aujourd’hui aux peuples d’Europe tendent à réduire à zéro la participation de la population à l’élaboration de son propre destin. C’est précisément pour cela que samedi prochain dans les rues de Rome vous pouvez lancer un signal très fort : il y a des Européens qui ne renoncent pas!

NP : Merci pour les réponses et rendez-vous donc le 24 novembre !

 

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