20/11/2012 – 07h25
DAMAS/ALEP (via Infosyrie.fr) — À peine reconnue par ses sponsors golfistes et français, la Coalition dite nationale de l’opposition, qui regroupe essentiellement la vieille équipe du CNS associée à deux ou trois têtes nouvelles, voit s’ouvrir devant elle un nouveau front politico-militaire, en plus du gouvernement et de l’armée syriens : dans une déclaration vidéo diffusée lundi 19 novembre, pas moins de 14 groupes d’inspiration islamiste radicale, animant des bandes armées sur le terrain, annoncent leur rejet du programme et des hommes de l’opposition encadrée par le Golfe et l’Occident. Parmi ces organisations, représentées sur la vidéo par une trentaine d’hommes en treillis alignés devant le drapeau noir du djihadisme international à la al-Qaïda, figurent les désormais fameux Front al-Nosra, poseur de voitures piégées, et brigade al-Tawhid, en pointe dans les combats, notamment à Damas et Alep.
Le coran salafiste comme seule et unique projet constitutionnel
Et voici la déclaration – de guerre à la Coalition, au CNS et sans doute à l’ASL « officielle » – lue par un militant barbu : « Nous, les factions combattantes sur le terrain de la ville d’Alep et de sa province, annonçons notre rejet du complot que représente ce qu’on appelle la Coalition nationale et nous sommes mis d’accord à l’unanimité sur l’instauration d’un État islamique juste ». En conséquence, ce front du refus rejette « tous les plans extérieurs, que ce soient les coalitions ou les conseils (référence au CNS) qui nous sont imposés d’où qu’ils viennent ». Et le « speaker » de brandir le Coran, en le présentant comme la seule constitution valable pour la Syrie.
Le cri de « Allah akbar ! » conclut cette « conférence de presse » qui officialise tout ce que nous disions – et que certains médias « pros » suggéraient plus timidement :
- la Coalition aujourd’hui, comme le CNS hier, est une structure sans influence réelle en Syrie, et sans autorité sur les bandes armées.
- c’est le radicalisme islamiste qui donne le « la » politique et activiste sur le terrain : même minoritaires numériquement – ce qui reste à démontrer – ces groupes, salafistes, djihadistes ont l’ascendant sur les groupes plus modérés, ces derniers n’obéissant pas d’ailleurs à l’état-major de l’ASL. Dans un contexte de lutte sanglante, ce sont naturellement les plus radicaux qui s’imposent sur les modérés, si tant est que ces derniers le soient. Et cet ascendant ne peut qu’être conforté par cet apparent processus de regroupement des tendances et bandes les plus dures. Les intervenants de la vidéo parlent pour la région d’Alep, et donc d’Idleb, mais cette zone (frontière) est le principal bastion de l’insurrection.
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