Repentance : Ayrault voudrait bien « réparer » les conséquences de l’esclavage, mais les caisses sont vides

14 octobre 2012 | Politique

14/10/2012 – 20h10
PARIS (NOVOpress Breizh) – Les services du Premier ministre seraient en train d’étudier avec des associations communautaires noires les moyens qui pourraient être mis en œuvre pour  « réparer » symboliquement et/ou financièrement les conséquences de la Traite atlantique.

Dans un communiqué, le Conseil représentatif des associations noires (Cran) a déclaré qu’il a été reçu le 8 octobre dernier par le cabinet du premier ministre Jean-Marc Ayrault, « pour discuter des réparations liées à l’esclavage ». Lors de cette rencontre, la seconde depuis l’installation de l’ex-maire de Nantes à Matignon, « le cabinet du premier ministre s’est engagé à organiser une réunion interministérielle sur cette thématique d’ici le 8 novembre », a précisé le président du Cran, Louis-Georges Tin.


Cette déclaration du CRAN n’a manifestement pas été du goût de Matignon. Selon l’AFP, une source proche du Premier ministre  aurait fait savoir que  si ces rencontres ont bien eu lieu, le terme de « réparation » était « connoté » et « devrait être modifié ». Pour celle-ci  « les réparations ne seront pas seulement, et peut-être même pas du tout financières mais passeront aussi par la justice, l’éducation… Toutes les pistes sont possibles ». La repentance oui, mais plus à n’importe quel prix.

Avec un Etat « en état de faillite aggravée », selon les dires – imprudents – de la porte-parole du Gouvernement Najat Vallaud-Belkacem rapportés par l’AFP, il sera en effet difficile à Jean-Marc Ayrault, malgré toute  sa bonne volonté en la matière, d’engager  des fonds publics pour « réparer » des faits remontant à plusieurs siècles.

Le Premier Ministre doit regretter sans doute le temps où il était maire de Nantes. Il n’avait pas hésité, à l’époque, à faire édifier sur les quais de la Loire un monument commémorant l’abolition de l’esclavage. Ce symbole de repentance – unique en Europe – avait été cofinancé par la ville de Nantes, Nantes-Métropole, la région des Pays de la Loire et le Fonds Européen de Développement Régional. Autrement dit, pour l’essentiel par les contribuables nantais. Pour ces derniers la repentance chère à Jean-Marc Ayrault aura eu un prix : 7,9 millions d’euros.

Crédit Photo : Jean-Marc Ayrault, Wikimedia via Flickr (cc)

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