L’abbé Éric Iborra, vicaire de la paroisse Saint-Eugène-Sainte-Cécile (Paris 9ème). Crédit : Radio Courtoisie
09/10/2012 – 12h00
Via RADIO COURTOISIE — [Extraits] À la demande du président de Radio Courtoisie, M. de Lesquen, nous allons désormais associer à la mémoire de Jean Ferré, dont nous commémorerons le 6ème anniversaire du décès mercredi prochain, le souvenir de ses collaborateurs et amis qui avec lui ont animé cette radio dont il était le fondateur et qui maintenant l’ont rejoint au-delà des rivages de ce monde. Nous pensons bien sûr à Serge de Beketch, dont c’est aujourd’hui même le 5ème anniversaire de la mort, et pour qui le cher P. Argouarc’h célébrera une messe ici-même en décembre, mais aussi à Christian Langlois, mort en 2007, qui fut président de la radio, à Didier Roy, son trésorier, qui a été emporté brusquement en 2011. J’y ajouterais volontiers un patron d’émission réputé qui était un de mes proches paroissiens, le Pr Hervé Coutau-Bégarie, qui s’est éteint au printemps dernier des suites d’une longue et cruelle maladie.
Vous le savez, l’aventure de Radio Courtoisie, qui a commencé maintenant il y a un quart de siècle, combine avec bonheur politique et culture pour le réarmement intellectuel et moral d’une frange non négligeable de Français insatisfaits des approximations, voire des mensonges, de la bien-pensance apatride et liberticide. Radio libre du pays réel et de la francophonie, elle occupe ainsi une place salutaire dans un univers dominé par tous ceux qui ont intérêt à museler toute une partie de l’opinion afin d’imposer comme normales, si j’ose dire, des options politiques ou sociétales qui, elles, ne le sont pas. Jean Ferré a pris le risque d’ouvrir sa radio aux différentes formes de ce qu’il est convenu d’appeler la droite pour lutter contre cette asphyxie de la pensée. Il avait compris qu’il était illusoire de vouloir fondre ses différentes composantes en un seul mouvement, manifestant par là que droite et liberté ou pluralisme ne sont pas des termes antagonistes, comme certains voudraient bien le faire croire.
En créant Radio Courtoisie, Jean Ferré et ses amis permettaient à bien des auditeurs, qui avaient le sentiment d’être perdus dans un environnement hostile, de fourbir leurs armes contre la dictature de la pensée unique, de cette bien-pensance visqueuse et mortelle qui paralyse son adversaire avant de l’étouffer. Travail de désintoxication assurément difficile, bien que l’adversaire, dépouillé de ses oripeaux, apparaisse grotesque. Car le bien-pensant, pour commencer, ne pense pas : il n’est que la caisse de résonance d’un prêt-à-penser élaboré par une camarilla d’intellectuels dégénérés. Difficile de le convaincre par des arguments rationnels ou factuels : il y préférera toujours les fantasmes et les chimères de ses idéaux libertaires et hédonistes. Mais ne croyez pas pour autant que le bien-pensant soit accueillant à vos idées : le bien-pensant est avant tout un sectaire ; son degré d’ouverture d’esprit est aussi limité que sa capacité de raisonnement. Épris de liberté (pour lui), il sera intransigeant avec la vôtre, vous réservant toute la gamme des noms d’oiseaux qu’il glapit dans ces cas-là si vous avez le front de lui tenir tête.
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Face à ce gigantesque pantin brandissant la redoutable massue médiatique, la petite voix de la Radio libre du pays réel et de la francophonie semble bien inaudible. Nous pourrions en prendre acte et désespérer, ne livrant combat que pour l’honneur, dans un raidissement stoïcien qui inspire le respect et ne fait que retarder l’heure de l’inévitable défaite. Serait-ce donc en vain que ceux pour qui nous prions ce matin auraient sacrifié tant de choses pour mener ce combat tragique ? Peut-être pas. Il y a quelques jours nous célébrions S. Thérèse de l’Enfant-Jésus, patronne secondaire de la France, grande admiratrice de celle qui n’était pas encore S. Jeanne d’Arc, elle aussi patronne secondaire de la France. Et demain, nous célébrerons Notre-Dame du Rosaire. Quel rapport, me direz-vous, entre ces fêtes ? Quel rapport aussi avec le combat que mène depuis vingt-cinq ans Radio Courtoisie ? Il me semble que ce qui relie tout cela, c’est la vertu d’espérance.
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Ceux dont nous évoquons la mémoire ce matin et pour qui nous offrons le S. Sacrifice de la Messe le savaient. C’est pourquoi ils ont lutté, avec détermination, avec au cœur cette certitude : rien ne pourra faire obstacle au triomphe final du Roi de l’univers, quoique ici-bas il faille passer, individuellement et collectivement, par bien des tribulations. Que la confiance qui les animait nourrisse notre espérance dans les combats incertains que nous avons aujourd’hui à mener ! Que leur exemple suscite des vocations, comme celle des jeunes réinformateurs du matin ! Que leur persévérance leur vaille d’être accueillis par le Maître : Viens, bon et fidèle serviteur…