Le samedi, une revue de la semaine des “Bulletins de Réinformation” de Radio Courtoisie. Ce Kiosque est présenté par Henri Dubost et Catherine Noailles.
Novopress a publié dès samedi matin, en différé, l’audio du Kiosque Courtois dans la fenêtre “Radio Courtoisie : le bulletin de réinfo” de la colonne de droite des articles. Pour ceux qui préfèrent lire qu’écouter, en voici le contenu sous forme de texte.
FRANCE
Euroscepticisme : aujourd’hui, les Français diraient « non » à Maastricht
Souvenez‑vous, c’était le 7 février 1992. Après une longue campagne à sens unique, le « oui » au traité de Maastricht l’emportait de justesse, à 51% contre 49%. Les opposants au fédéralisme européen n’avaient pu faire entendre leurs arguments, systématiquement dénigrés par la caste politico-médiatique. Aujourd’hui, selon un sondage IFOP effectué auprès des Français nés avant 1974 — donc susceptibles d’avoir voté à l’époque — 64 % d’entre eux choisiraient le « non ». Malgré leur jugement négatif sur l’euro, les sondés ne souhaitent pas le retour au franc : seuls 35% d’entre eux y sont favorables, contre 65% favorables au maintien de l’euro. Proportion inverse chez nos voisins Allemands qui estiment à 65% que leur économie se porterait mieux s’ils revenaient au deutschemark.
L’euroscepticisme gagne donc les Français… L’idée d’une Union européenne protectrice, progressiste, novatrice, telle qu’elle a été vendue aux Européens par les pères fondateurs et leurs épigones ne fait désormais plus recette chez les Français. 67 % d’entre eux considèrent que l’Union va « plutôt dans la mauvaise direction ».
Que reprochent les Français à l’Union européenne ? En premier lieu : l’euro. Selon un responsable de l’IFOP, je cite : « la monnaie unique est un très mauvais agent recruteur pour l’Europe, surtout dans les classes populaires ». Selon 45 % des Français sondés, la monnaie commune serait même un handicap face à la crise et nombreux sont ceux qui estiment qu’il a des effets négatifs sur la compétitivité économique, le chômage et le niveau des prix.
Ce sondage pourrait il remettre en question la politique du gouvernement ? Non. Aussi bien au PS qu’à l’UMP, l’illusion européiste reste totale. D’ailleurs c’est avec un bel unanimisme que l’UMPS s’apprête à ratifier le traité budgétaire européen. Seule une vingtaine de députés socialistes font clairement opposition au traité. Le gouvernement socialiste pourra compter sur les députés UMP, qui soutiennent en quasi-totalité ce texte. « Le PS et l’UMP esquivent ce débat parce qu’il démontre trop clairement leur parfaite collusion sur les grands sujets qui déterminent l’avenir de la France et notre destin de nation libre », a déclaré Marine Le Pen (photo), vendredi avant-dernier lors d’une conférence de presse à Nanterre. « Nous exigeons un référendum », a-t-elle poursuivi, accusant François Hollande, je cite, de « viol démocratique ».
Pour le chef de l’opposition, ce traité est une promesse d’ « hyper-austérité » qui sera payée par « les plus pauvres, les retraités et les classes moyennes ». Selon la présidente du Front national, « si des économies sont à faire, elles passent par l’arrêt de la gabegie européenne, 7 milliards d’euros par an versés par la France, l’arrêt de la gabegie des grandes collectivités territoriales (…), l’arrêt d’une immigration qui importe des chômeurs et donc des assistés sociaux ».
Les Français opposés au droit de vote des étrangers extra-communautaires
D’après un sondage CSA, publié jeudi, 63 % des Français sont opposés au droit de vote des étrangers extra-européens. Un retournement spectaculaire de l’opinion publique. L’an dernier encore celle-ci y était majoritairement favorable. L’Etat‑PS est manifestement prêt à passer outre la volonté des Français. Jean‑Marc Ayrault (photo) a ainsi assuré mercredi qu’un projet de loi sera présenté « l’année prochaine » pour instaurer le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales. « Nous rechercherons au Parlement une majorité des trois cinquièmes », a précisé le Premier ministre, écartant ainsi l’idée d’un référendum dont il sait qu’il le perdrait, et rappelant qu’il s’agissait d’un des 60 engagements du candidat François Hollande. Selon Ayrault : « Il y a un travail de conviction à faire » auprès des parlementaires. « Pour arriver aux 3/5e, il faudra aller voir les centristes, certains députés de l’UMP, en nous adressant à l’intelligence des parlementaires. Nous aurons besoin d’esprits éclairés qui accepteront cette avancée démocratique (sic) ».
Des conceptions aux antipodes de celles du gouvernement néerlandais. Lequel vient clairement de rejeter le multiculturalisme. Pour le ministre hollandais de l’Intérieur, je cite : « Le gouvernement partage l’insatisfaction du peuple face au modèle de société multiculturelle et exprime son intention de recentrer ses priorités autour des valeurs du peuple néerlandais L’obligation de s’intégrer est justifiée par le fait que la société hollandaise est en train de se déliter et que personne ne se sent plus chez lui en Hollande ». Fin de citation. Des propos absolument inimaginables dans la bouche de responsables UMPS.
Arrestations après une manifestation de musulmans devant l’ambassade des Etats-Unis
Une prière publique musulmane presque devant l’Elysée tel était le spectacle que les touristes pouvaient contempler samedi dernier à Paris. Plus de cent cinquante personnes proches de milieux salafistes ont été interpellées samedi. Elles ont pris part à une manifestation non déclarée près de l’ambassade américaine et du ministère de l’Intérieur, ont annoncé des sources policières. Candidat à la présidence de l’UMP Jean-François Copé sur TFI dimanche a déclaré souhaiter je cite : « Que toute la lumière soit faite sur les raisons qui peuvent expliquer qu’une telle manifestation non autorisée se soit tenue à quelques mètres de l’Elysée ». Fin de citation. De son côté sur France 2 le ministre de l’Intérieur Manuel Valls précisait je cite : « Il n’y avait pas que des « jeune »s mais aussi des petits groupes agissants que nous connaissons dans nos quartiers, qui prônent un islamisme radical ».
Question à Manuel Valls : s’il les connaît, qu’attend-il pour les mettre hors d’état de nuire ? Sans doute un attentat sanglant dans les rues de Paris…
Cette manifestation a été mollement désavouée par les autorités de la communauté musulmane de France. De nouvelles manifestations, beaucoup plus nombreuses, sont annoncées pour aujourd’hui et demain sur les réseaux sociaux.
MONDE
La Suède refuse l’austérité
La Suède a décidé de ne pas suivre la tendance européenne quant aux budgets. En effet, elle vient de voter son budget pour l’année 2013, qui prévoit une réduction des impôts, en particulier pour les retraités. En d’autres mots, la Suède tente une politique de relance, celle‑là même que François Hollande a promis aux Français. Il ne faut cependant pas oublier que les finances suédoises sont beaucoup plus saines que les nôtres. Leur déficit public pour l’année 2012 avoisine les 0,3 %, alors que le nôtre dépasse les 5 %. Toutefois, l’économie suédoise n’est pas au beau fixe, et la crise mondiale commence à s’y faire sentir.
Des milliers de manifestants dans les rues de Madrid et Lisbonne
Plus de cent mille personnes ont défilé à Lisbonne contre l’austérité, et des milliers d’autres dans une trentaine de villes du pays. Raison de leur colère : un renforcement de l’austérité annoncé par le gouvernement portugais, qui prévoit pour l’année prochaine une hausse de 11% à 18% des cotisations salariales, une mesure qui équivaut à la perte d’un mois de salaire. A Madrid, des milliers des manifestants ont protesté contre la politique de Mariano Rajoy. « Ils veulent ruiner le pays, il faut les en empêcher », « Sauvez les gens, pas les banques », « Que la troïka aille au diable » scandait la foule espagnole. Les grandes villes françaises seront tôt ou tard le théâtre de tels défilés de la colère si le traité budgétaire annoncé par le gouvernement est adopté.
Union bancaire : les premiers couacs
Il y a deux semaines, les eurolâtres portaient Mario Draghi aux nues. La grande presse présentait le président de la Banque centrale européenne comme le « sauveur de la zone euro » après la mise en place d’un mécanisme de rachat illimité des dettes souveraines des pays en difficulté de la zone euro. Ce bel optimisme n’est déjà plus de mise. Lors de leur rendez-vous de Nicosie, les ministres européens des Finances ont dû reconnaître leurs désaccords. « Le rendez-vous de Nicosie a eu l’effet d’une douche froide », a ainsi titré Le Figaro. Plusieurs pays se sont en effet opposés au projet de Bruxelles sur l’union bancaire : le Royaume-Uni, la Suède, la Pologne ou encore le Danemark. Selon Les Echos, ce premier tour d’horizon a révélé, je cite « des différences entre l’Allemagne et la France sur le rythme des réformes ». Un euphémisme pour parler des profondes divergences de vue entre les deux « locomotives » de l’Union…
Liban : manifestation monstre à l’appel du Hezbollah
Lundi, le Hezbollah a organisé une manifestation d’une ampleur sans précédent au Liban. 100.000 personnes se sont rassemblées à Beyrouth pour écouter le chef politique et religieux, Cheikh Hassan Nasrallah (photo).
Quel était l’objet de la manifestation ? Nasrallah a dénoncé le film américain « L’innocence des musulmans », selon lui, une provocation anti‑musulmane. « Amérique, écoute-nous : n’insulte pas notre Prophète !». Nasrallah a salué l’unité de vue de la plupart des Libanais sur le sujet, je cite : « Ce qui s’est passé ces derniers jours révèle une grande sagesse chez les musulmans et les chrétiens, et un attachement extraordinaire à la coexistence ». Cette coexistence est pratiquée au Liban. Le Hezbollah, chiite, est un des deux piliers, avec le Parti chrétien Courant patriotique libre du général Aoun, de la coalition au pouvoir au Liban avec notamment les Druzes du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt. Le Hezbollah voulait ainsi faire une démonstration de force contre les menaces que font peser les Etats‑Unis et Israël contre la paix dans la région. Les slogans anti‑américains et anti‑israéliens étaient d’ailleurs nombreux.
Avec cette démonstration de force, le Hezbollah envoie un message très clair aux ennemis de la Syrie… Même si la situation dans ce pays allié du Liban n’a pas été évoquée par Nasrallah. Le peuple libanais soutient massivement son voisin. La présence massive du peuple libanais montre également que le Liban ne se laissera pas déstabiliser par les djihadistes des pétromonarchies du Golfe. En organisant le plus gros rassemblement dans le monde contre le film américain, Nasrallah a marqué les esprits. Le Hezbollah ne laisse pas le monopole de la protestation aux groupes sunnites plus ou moins radicaux. A noter que le Hezbollah n’avait pas souhaité organiser de rassemblement pendant la visite du Pape au Liban.
Syrie : l’Arabie saoudite s’inquiète d’un possible revirement américain
Le quotidien de Ryad, Al‑Watan, a évoqué l’éventualité d’un retournement de Washington en matière de politique extérieure, après l’attaque du consulat américain à Benghazi et le meurtre de l’ambassadeur. Le journal, proche du pouvoir royal, craint que les Etats‑Unis ne cessent de soutenir les djihadistes qui, en Syrie, combattent le président Bachar el Assad.
La Russie poursuit à grands pas sa politique de réarmement nucléaire
Les troupes balistiques stratégiques russes viennent d’achever le rééquipement de plusieurs unités balistiques en missiles Iars et Topol‑M a annoncé jeudi le porte‑parole du ministère russe de la Défense. Le missile Topol‑M, dit de 5e génération, est le premier missile développé par la Russie après l’effondrement de l’URSS. Il est réputé pouvoir franchir n’importe quel bouclier antimissile. La puissance d’une seule de ses ogives est 50 fois supérieure à celle des bombes atomiques utilisées à Hiroshima et Nagasaki.
Benoit XVI au Liban prie pour l’unité des chrétiens
Avant son départ du Liban, Benoit XVI a exprimé son souhait d’unité auprès des différentes communautés chrétiennes présentes lors de son voyage. Après avoir cordialement et fraternellement salué les différents chefs des églises d’Orient plus que jamais au cœur de la tourmente, il a encouragé les différents acteurs chrétiens du monde arabe, je cite, à « donner un témoignage authentique de leur unité, véritable message d’amour, de paix et de réconciliation. » Le contexte dans lequel il a prononcé cet appel s’inscrit bien évidemment dans les événements récents qui secouent le monde arabo-musulman et les persécutions dont sont victimes nos frères chrétiens d’Orient.