06/09/2012 – 10h00
ROME (NOVOpress) – Sur les routes aussi, les immigrés sont des chances pour l’Italie. Selon l’Aci (Automobile Club d’Italia), si 6,4% des conducteurs italiens sont impliqués chaque année dans un accident, la moyenne pour les 2,6 millions de conducteurs non-italiens (le détail des différentes nationalités n’est pas donné) est de 13,5%, plus du double. « Ce qui cause tant d’accidents parmi les étrangers, ont expliqué poliment les dirigeants de l’Aci la semaine dernière, ce sont en fait des habitudes culturelles et des habitudes de conduite différentes ». Le phénomène a en tout cas, en dehors de toute autre considération, un poids économique certain : les accidents de la route coûtent chaque année à l’État italien plus de 30 milliards d’euros, soit 2% du PIB.
Les compagnies d’assurances, qui ont déboursé l’année dernière 13,4 milliards d’euros au titre des accidents de la route, avaient tenté un moment de faire payer des primes plus élevées aux immigrés considérés comme les plus à risque. À Zurich Italia, par exemple, le tarif pour un Italien était de 465 euros, contre 632 euros pour un Équatorien ou un Chinois, et 665 euros pour les Roumains, les Sénégalais, les Albanais ou les Camerounais. Les procédures judiciaires immédiatement lancées par les associations antiracistes ont vite eu raison de ces odieuses discriminations.
La solution désormais trouvée par l’Aci ? « Enseigner aux immigrés la culture de la sécurité ». « À son siège romain, devant une rangée de diplomates, l’Aci a lancé un projet qui vise à promouvoir l’intégration des étrangers sur les routes d’Italie. À partir du 28 septembre prochain, et pour une durée de trois ans, mille cours de conduite gratuits seront offerts chaque année à des conducteurs étrangers ». Les 3000 bénéficiaires seront « choisis par les diverses communautés nationales » (dans les mosquées par exemple ?), et formés dans le centre de l’Aci près de Rome, pour devenir des « Ambassadeurs de sécurité routière » auprès de leurs congénères.
La compagnie Sara Assicurazioni sponsorise le projet, qui est placé sous le haut patronage de la présidence du Conseil et des ministères des Affaires étrangères, de la Coopération et des Affaires régionales. Le ministre de la Coopération internationale et de l’intégration, le catho-conciliaire Andrea Riccardi, a même été tellement enthousiasmé qu’il a envoyé un télégramme de félicitations à l’Aci.
Car, bien sûr, des cours de conduite gratuits réservés aux immigrés, ce n’est pas de la discrimination.