31/08/2012 — 19h00
ROME (NOVOpress) — Le pauvre homme ! Tartuffe-Riccardi devrait être heureux. Son immigrationnisme frénétique lui vaut tous les honneurs. Il est ministre de la Coopération internationale et de l’intégration dans le gouvernement italien de la Goldman Sachs. François Hollande, à peine élu, s’est hâté de le nommer commandeur de la Légion d’honneur. Nul doute que, lors qu’il mourra, la puissante communauté Sant’Egidio, dont il est le fondateur, le portera sur les autels conciliaires ou ce qui en tient lieu.
L’appel d’air que Riccardi a délibérément créé en engageant la régularisation des clandestins par centaines de milliers porte les fruits prévus. Les débarquements se succèdent sur toutes les côtes italiennes : rien que ces derniers jours, par exemple, 270, « se disant pour la plupart érythréens et somaliens », avec les enfants et l’inévitable femme enceinte, en Sicile ; plus de quatre-vingts, en trois fois, puis cent d’un seul coup, Afghans, Pakistanais, Bangladais dans le Salento.
Et pourtant, Tartuffe-Riccardi, comme il l’a expliqué à l’agence ANSA, est bien à plaindre. Beaucoup de ces immigrés qui affluent en Italie n’y restent pas mais déménagent « dans d’autres États européens, où il est plus facile de trouver du travail et de s’intégrer ». «Le dernier recensement de l’Istat parle d’un million de travailleurs étrangers en moins. Le chiffre est probablement surestimé » [de fait, l’Istat, équivalent italien de l’INSEE, a déjà retrouvé 100.000 immigrés au mois de juin, NdT]. Le ministre n’en lance pas moins « un cri d’alarme » contre « cette perte pour l’Italie ».
Selon Il Sole 24 Ore, le quotidien de la Confindustria (le Medef italien), qui relaie les lamentations du ministre sur « la fuite des étrangers», « la destination la plus prisée est la France, mais aussi la Belgique. Dans de nombreux cas, il s’agit de citoyens bien intégrés, qui sont même titulaires de la citoyenneté italienne [c’est dire le cas qu’ils en font], comme dans l’histoire de Jawad, entrepreneur turinois d’origine marocaine, qui suit l’exemple de ses amis et décide de fermer sa boulangerie, d’emmener ses deux enfants et sa femme, et de repartir à Nice. C’est à Nice qu’il ouvrira sa nouvelle activité entrepreneuriale. Tout est prêt. »
Le gouvernement Monti a annoncé vendredi dernier une batterie de nouvelles mesures pour retenir les immigrés, ainsi « le lancement de la Conférence permanente sur les religions », pour favoriser « le dialogue entre les représentants des religions présentes en Italie », et « une stratégie nationale pour les Roms ». Le moyen, pourtant, d’offrir aux immigrés, spécialement musulmans, des conditions de vie aussi attrayantes qu’en France ?
Plutôt que la Légion d’honneur, Hollande devrait donner à Riccardi un million de musulmans. Cela lui ferait beaucoup plus plaisir. Et la France peut supporter cette perte.