24/07/2012 — 18h30
VENISE (NOVOpress) — C’est arrivé à l’hôtel Danieli (photo), célèbre palace de Venise sur le quai des Schiavoni, dans l’ancien palais Dandolo, qui se vante d’avoir reçu les plus grands noms de la culture européenne, de Goethe à Wagner, en passant par George Sand et Alfred de Musset – « les amants de Venise » –, Balzac ou Dickens. Pour un porteur musulman, d’origine égyptienne, dont le chef direct était une femme, « recevoir des ordres d’une femme était une honte insupportable ». La direction de l’hôtel l’ayant d’abord invité à accepter les usages italiens, le porteur a donné sa démission.
Finalement, comme il était « considéré comme digne de confiance et qu’il était bien vu des clients et des autres employés », la direction a cherché un accord. « On a donc décidé de lui garantir que, durant ses heures de travail, sa chef serait flanquée d’un collègue masculin qui assurerait la liaison pour communiquer à l’Égyptien les tâches à accomplir ». Son honneur d’homme musulman serait ainsi sauf. Moyennant cette garantie, l’Égyptien a repris son travail.
L’épisode a suscité de vives réactions. Elena Donazzan (Partito della Libertà, centre droit), vice-présidente à l’Instruction, à la Formation et au Travail de la région Vénétie (sous la présidence de l’énergique Luca Zaia), n’a pas hésité à déclarer : « J’aurais préféré qu’il donne sa démission, et qu’il laisse son emploi à un Italien, peut-être père de famille, plus respectueux de notre civilisation et de notre culture, et éventuellement qu’il retourne chez lui recevoir les ordres d’un homme». « Nous aurions ainsi résolu, a-t-elle poursuivi, plusieurs problèmes, celui d’un chômeur italien en moins et celui d’un immigré non européen rapatrié en plus, avec moins de coûts sociaux au total, et une plus grande cohésion culturelle ».
Malheureusement, cette belle déclaration est au conditionnel passé.
Crédit photo : Bernard bill5 via Wikipédia (cc)