La grande peur des bien-pensants : Médias, grande offensive contre les “réacs”

20 juillet 2012 | Actualités, France, Médias

Sale temps pour la presse ! Il semble bien fini, le temps des mousquetaires réacs qui faisaient la une des dossiers de « Marianne », du « Figaro magazine » ou de « Valeurs actuelles ». Le grand nettoyage des journalistes de droite a commencé dans les médias

«Les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux… » chantait Brassens. Il avait bien raison ! Personne ne peut dire s’il s’agit de pressions du pouvoir, de l’effervescence des lobbys ou d’un conformisme médiatique qui précéderait les désirs supposés de l’Elysée… Mais une chose est sûre: à la rentrée de septembre, le ménage aura été fait dans les rédactions et les journalistes de droite ou tout simplement libres y seront une espèce en voie de disparition.

Fin juin, Eric Zemmour a été placardisé à RTL. Ses fameuses Chroniques du matin, qui permettaient aux patriotes de se lever du bon pied, ont été éjectées de la grille des programmes. Pour éviter les accusations de soumission au pouvoir, le patron de la chaîne, Yves Bigot, n’a pas évincé le journaliste, mais a fait le choix plus subtil de le remiser dans la tranche du weekend, quand les Français font tout, sauf écouter la radio! Face au vent de protestation qui s’est levé, la direction de la radio a finalement transigé: Zemmour restera bien à l’antenne et dans la matinale, mais seulement deux fois par semaine…

Coïncidence ou pas, cette voie de garage a été annoncée peu après un éditorial au lance-flammes, dans lequel Zemmour accusait le tout nouveau ministre de la Justice, Taubira, d’avoir « choisi ses victimes, ses bourreaux. Les femmes, les jeunes des banlieues sont dans le bon camp à protéger, les hommes blancs dans le mauvais. »

Dans le même genre, début juillet, nous apprenions la disparition de la revue « Médias » (image en Une), de Robert Ménard. Depuis deux ans, celui-ci a perdu 80 % de ses annonceurs, qui trouvaient le ton du magazine trop « sulfureux »: autrement dit, trop à droite ! Car au lieu d’ouvrir ses colonnes exclusivement à la gauche, Ménard a cru qu’il pouvait aussi donner la parole à des personnalités non-conformistes. Sans pour autant les ménager, il a ainsi interrogé notre ancien dessinateur, Konk, l’écrivain Denis Tillinac, la journaliste Elisabeth Lévy, mais aussi – dans le dernier numéro – l’historien Reynald Secher, le chroniqueur du « Figaro » Ivan Rioufol ou le philosophe Alain de Benoist… Un tableau de chasse qui n’empêchait pas Ménard de donner la parole à des parangons de conformisme comme Pascale Clark, Jamel Debbouze, Serge July ou Marc-Olivier Fogiel. Hélas, c’était déjà trop: les annonceurs ne passent leur pub qu’à condition de voir couler le robinet d’eau tiède.

Par ailleurs, les malheurs du fondateur de Reporters sans frontières ne sont pas terminés: le 12 juillet, il a appris que son émission quotidienne « Ménard sans interdit », qui faisait le succès d’iTélé, était également supprimée. Le journaliste n’invoque pas de pressions directes du pouvoir, mais plutôt la lâcheté régnant au sein de sa corporation: « Le manque de courage, la peur de déplaire, les pressions éventuelles. L’ère du temps est au conformisme, pas à l’impertinence. Ils veulent des débats, mais sans les risques du débat, de l’impertinence mais sans les risques de l’impertinence, de la liberté mais sans les risques de la liberté. »

Il se pourrait que la décision de liquider l’émission ait été prise à la suite d’un entretien saignant avec Louis-George Tin, le 18 juin. Le président du CRAN s’y était littéralement fait pulvériser sur les questions de « diversité » à l’Assemblée nationale. Durant l’émission, le militant de la cause noire avait déclaré: « Je crois que le quota de Ménard est dépassé ». A-t-il été exaucé par la direction d’iTélé ?

Condamnations sur les non-dits

La chaîne d’information nie toute démarche « politique » ou liberticide et se défend en brandissant le maintien, à la rentrée, d’Eric Zemmour ou du mou Alexis Brézet, nouveau directeur des rédactions du « Figaro » Sauf que ces deux-là ne seront que des débatteurs, et en aucun cas des interwieveurs ou des animateurs. La nuance est de taille.

Dans un autre genre, c’est Radio Courtoisie qui vient d’être mise en demeure par le CSA pour une émission du 21 mai, dans laquelle Henry de Lesquen, président de « la radio de toutes les droites », aurait « affirmé l’existence de “races inférieures” et de “races supérieures” », remettant en question « les valeurs d’intégration et de solidarité qui sont celles de la République ». En réalité, alors que les associations antiracistes reprochaient à François Hollande de se référer à Jules Ferry, Henry de Lesquen s’était contenté de citer le fameux discours prononcé par l’homme de gauche devant la Chambre des députés, le 28 juillet 1885: « Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures… (…) Elles ont le de voir de civiliser les races inférieures. »

Sans valider la thèse de Ferry, le patron d’émission avait ensuite répondu aux lobbys antiracistes expliquant le retard de l’Afrique par la colonisation et sa prétendue exploitation par les Blancs. Il avait notamment cité une étude parue en 2008 dans la célèbre revue scientifique « Medical Hypotheses » où Arthur R. Jensen, un des spécialistes mondiaux de l’intelligence humaine, exposait les importantes différences de QI entre « Noirs d’Afrique », « Noirs américains » et « Blancs d’Europe ou des Etats-Unis » « sachant, détaillait Henry de Lesquen, que le QI est très corrélé à la réussite éducative ». Mais les précautions oratoires, les arguments et les nuances ne valent rien quand on se retrouve dans la ligne de mire des bien-pensants. La décision du CSA le condamne donc pour appel à la discrimination en vertu d’un raisonnement au troisième degré : bien qu’il n’ait pas formellement appelé à la discrimination, il aurait tenu des propos « nourrissant des stéréotypes raciaux », lesquels sont « susceptibles d’encourager des comportements discriminatoires. » C’est, comme disait si bien Zemmour, du temps qu’il avait encore le droit de l’ouvrir, « la police des arrière-pensées »! Il faudra s’y faire.

En tout cas, une qui ne se plaindra pas de l’arrivée de la gauche au pouvoir, c’est Audrey Pulvar. Si la compagne du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a fort légitimement perdu son poste de chroniqueuse politique à « On n’est pas couché », sur France 2, le moins qu’on puisse dire est que, contrairement à ses confrères de droite, elle retombe plutôt bien sur ses pieds: Matthieu Pigasse, directeur général de la banque Lazard et propriétaire des « Inrockuptibles », vient de lui offrir… la rédaction en chef du magazine des bobos branchouilles. Une véritable autoroute pour faire carrière à l’heure socialiste.

Patrick Cousteau

Article de l’hebdomadaire “Minute” du 18 juillet 2012 reproduit avec son aimable autorisation. En kiosque ou sur Internet.
Crédit image en Une : copie d’écran d’une partie de la page d’accueil de la revue Médias dont il est question dans l’article.

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