18/07/2012 – 12H30
SAINT-NAZAIRE (NOVOpress Breizh) – Œuvre d’un artiste d’origine chinoise fabriquée en Chine et cofinancée par l’Union européenne, le “Serpent d’océan” fait figure d’hommage à la mondialisation planté face aux chantiers navals de Saint-Nazaire.
Parmi les œuvres exposées dans le cadre d’Estuaire, la “biennale artistique” organisée cette année comme en 2007 et 2009 le long de l’estuaire de la Loire, le Serpent d’océan est spécialement remarqué. Spectaculaire, cette sculpture semi-immergée représente le squelette d’un serpent gigantesque échoué sur la plage de Saint-Brévin-les-Pins, face à Saint-Nazaire. Son auteur, Huang Yong Ping, est un artiste contemporain d’origine chinoise naturalisé français, qui s’installa en France en 1989.
Comme le note le site web La fonderie et piwi, “dommage que les autorités locales qui ont financé cet excellent projet aient confié (après les études et prototypes réalisés à la fonderie HP Drouot), la fabrication des pièces moulées de ce très long squelette marin à un fondeur chinois. Cela s’appelle un scandale qui mérite d’être mentionné et dénoncé.”
D’autant plus que les “autorités locales” n’ont pas financé seules le projet : il a été cofinancé par l’Union européenne (FEDER). Mais on note qu’Estuaire, à propos de cette œuvre, remercie Lowendalmasaï (Shangaï). Ce cabinet international d’origine française est un spécialiste de la réduction des coûts, souvent synonyme de délocalisation.
“Chaque fois que la globalisation inéluctable avance d’un pas, un dieu se retire !”, déclarait Huang Yong Ping à l’occasion de son exposition “Traces du sacré” au Centre Pompidou en 2008. De quel dieu son serpent aura-t-il provoqué le retrait ? “Certain jour au fond d’un estuaire / Un serpent piqua Saint-Nazaire / Que croyez-vous qu’il arriva ? / Ce fut le serpent qui creva !”, plaisante le blog nantais “La Méforme d’une ville”, détournant la fameuse épigramme de Voltaire contre le journaliste quimpérois Fréron. On aimerait en être sûr !