17/07/2012 — 17h40
BRUXELLES (NOVOpress) — Mais qui est donc Cecilia Malmström (photo) ? Derrière son air d’institutrice revêche et ses lèvres pincées, se profile la Commissaire européenne (1) en charge de la coopération policière, des contrôles aux frontières, de l’asile et de l’immigration. Une femme visiblement pleine de contradictions qui se sent « responsable de la lutte contre les formes graves de criminalité internationale et la traite des êtres humains », mais qui professe une vision purement comptable et utilitaire des affaires des européens de souche. Le dit programme de Stockholm qu’elle vise à mettre en œuvre a pour but le maintien des bons résultats économiques européens sur le long terme, en faisant une fois encore appel non à la natalité des autochtones, mais à l’immigration pour résoudre les problèmes démographiques. Et ce programme prétend bien sûr garantir un niveau uniforme de droits et de devoirs tant pour les immigrés légaux que pour les citoyens européens, le regroupement familial, l’adoption de règles communes, afin que l’UE puisse bénéficier pleinement des effets positifs de cette immigration !
Le credo de madame la Commissaire : la liberté de circulation. Voilà qui ne fait pas bon ménage avec la tentation d’un rétablissement des contrôles -forcément stigmatisants…- , même passager, aux frontières des États, et elle n’hésite pas à se déclarer « déçue par le manque d’ambition européenne » sur ce point. Soyons clairs, pour elle, le contrôle aux frontières est inacceptable, n’étant pas un mécanisme européen ! Le lecteur comprendra dès lors facilement que « les 25 000 immigrants tunisiens arrivés en Italie (avec la volonté affichée de se rendre en France) ne sont pas un flux migratoire énorme justifiant la mise en œuvre de mesures exceptionnelles » ; mais aussi que les 400 000 entrées illégales dans l’UE et les 4 millions de clandestins qui peuplent l’espace Schengen (chiffres fournis par Claude Guéant alors encore Premier ministre) sont juste un problème de bonne gestion, et accessoirement un thème électoraliste…
Dans sa biographie madame Malmström indique: « j’ai grandi en partie en France et vécu et travaillé à Stuttgart et Barcelone. Ces expériences ont éveillé mon intérêt pour les autres cultures et pour la politique européenne ». Une exceptionnelle ouverture au monde donc, et une preuve de plus, s’il était nécessaire, de la totale déconnexion de la réalité du terrain et du vécu des Européens, de la part de ceux qui règnent sur leurs destinées à Bruxelles. Et en passant aussi du caractère foncièrement anti-européen de l’actuelle machinerie communautaire pour qui tout ce qui évoque l’identité des Européens de souche, apparaît comme foncièrement malsain.
(1) Étonnante mécanique que cette Europe, aux multiples rouages avec souvent des noms très proches (transparence?): il ne faut ainsi pas confondre le Conseil Européen (les chefs d’État des 27), le Conseil qui est celui des ministres des mêmes états, et le Conseil de l’Europe qui représente… 47 États, y compris les USA et Israël. Seul le Parlement européen est élu, mais il sert prioritairement à ratifier les décisions des autres instances, dont la fameuse Commission.
Des 27 membres de la Commission, seul le président est ” élu “, c’est-à-dire approuvé par le Parlement après nomination par le Conseil de l’Europe. Chaque Commissaire est désigné par son État membre originaire et le président de la Commission, et est censé œuvrer au bien commun de l’Europe.
Un fonctionnement dont la légitimité devient problématique dès lors que des chefs d’État élus (et même s’ils ne représentent pas automatiquement la majorité de leur peuple..) doivent céder aux injonctions de Commissaires non élus.
Crédit photo : Baltic Development Forum, via Flckr, licence CC.