04/07/2012 — 12h30
MILAN (NOVOpress) — « Pour cause de vols répétés, les tsiganes n’entrent pas » : telle est l’affiche qu’a récemment apposée l’abbé Alberto Sacco, 76 ans, à l’entrée de sa paroisse de San Silvestro, dans la banlieue de Milan. Les Roms sont quand même libres d’entrer dans l’église pour prier mais tous les bâtiments paroissiaux leur sont interdits.
Les Roms sont nombreux dans la zone, dans des campements sauvages. Pendant plus d’un an, ils ont pris pour cible favorite la piste cyclable sur la route devant l’église, agressant et dépouillant les passants et les cyclistes. Les carabiniers, à la fin de février dernier, se sont décidés à intervenir et en ont arrêté quatre.
Les Roms ont depuis déplacé leurs activités de l’autre côté de la route, aux dépens des maisons, des magasins et aussi de la paroisse. Des voitures ont été vandalisées et dévalisées à plusieurs reprises. Les Roms viennent en outre régulièrement faire leur choix dans les vêtements usagés que recueille et trie la paroisse, volant ce qui leur plaît et laissant tout le reste par terre, dans le plus grand désordre. « Parfois, raconte le curé, ils emportent des sacs entiers de vêtements, que nous avons l’habitude de distribuer le samedi. Mais, là-dessus, nous avons toujours fermé les yeux ».
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est quand les Roms ont commencé à s’en prendre aux enfants du patronage. Mi-juin, deux femmes tsiganes sont entrées dans le préau et ont volé deux sacs à dos des enfants. Des adultes de la paroisse, qui les ont vues s’enfuir avec leur butin, les ont poursuivies et ont pu récupérer les sacs, qui ne contenaient du reste que des livres de classe. À la demande du curé, plainte n’a pas été déposée contre les voleuses, mais l’épisode a eu raison de sa patience et il s’est décidé à mettre son affiche. « Je dois veiller sur les enfants et les jeunes qui me sont confiés, en les protégeant ainsi que leurs effets personnels », se justifie-t-il.
L’affaire a fait du bruit dans la presse locale. Certains journalistes ont donné au curé des leçons de christianisme, lui rappelant que « l’accueil des étrangers non-européens est un des principes fondamentaux de la religion chrétienne », ou lui reprochant carrément d’avoir oublié l’Évangile, où le Christ est mis en croix entre deux larrons et déclare : « Aujourd’hui, tu seras avec moi au paradis ». Les journalistes semblent avoir oublié, de leur côté, que ces paroles ne s’adressent pas aux deux larrons mais seulement au bon, lequel s’était repenti…
Les jeunes du patronage, en tout cas, ont beaucoup apprécié la décision de leur curé, même s’ils doivent encore faire attention à la sortie, où des bandes de Roms les attendent dans la rue pour demander l’aumône et « emprunter » des téléphones portables.