21/06/2012 — 12h00
ROME (NOVOpress) — « La mise à jour des chiffres du recensement fait cadeau à l’Italie de cent mille immigrés de plus » : c’est sous cette forme que le site immigrationniste Stranieri in Italia présente les choses.
Quand, fin avril dernier, l’Istitut national italien de la Statistique (équivalent de notre INSEE) avait publié les premiers résultats du recensement, il avait averti que, pour douze villes de la péninsule (Cagliari, Florence, Livourne, Messine, Milan, Naples, Pérouse, Prato, Ravenne, Rome, Salerne et Turin), il s’agissait de simples estimations à partir d’anciens questionnaires, et que le total des immigrés risquait ainsi d’être sous-estimé.
Le problème se posait particulièrement pour Milan, Rome et Naples – les trois principales villes italiennes, rien que ça – où les municipalités avaient confié à des « médiateurs culturels » et des associations le soin de recueillir les questionnaires des étrangers : les « médiateurs culturels » et associations en question ayant démontré une fois de plus leur efficacité, les questionnaires avaient été transmis en retard et n’avaient pu être exploités dans les délais.
Les chiffres remaniés publiés hier pour les villes concernées font passer le total des étrangers résidents de 535.032 à 630.899, soit une augmentation de 95.867 individus par rapport aux chiffres publiés le 27 avril 2012. Pour l’ensemble de l’Italie, le nouveau total est de 3.865.385.
Il manque pourtant encore 700.000 « disparus » par rapport au premier janvier 2011, où les immigrés en situation régulière inscrits à l’État civil des communes étaient 4.570.317. Ces immigrés sont-ils passés à l’étranger, en France par exemple ? Sont-ils toujours en Italie mais, désormais, comme clandestins, avec des titres de séjour expirés ? Les permis de séjour ne sont donnés en Italie qu’aux immigrés qui justifient d’avoir un employeur, et beaucoup n’en ont plus à cause de la crise, même si le gouverment Monti a entrepris de changer la loi en faveur des immigrés non européens. Personne n’a vraiment d’explication. Plusieurs municipalités ont lancé des appels aux « disparus » pour qu’ils se signalent avant d’être radiés de l’État civil.
Comme disait Disraeli au XIXème siècle, « il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques ». C’est particulièrement vrai en matière d’immigration.