Novopress a publié dès samedi matin, en différé, l’audio du Kiosque Courtois dans la fenêtre “Radio Courtoisie : le bulletin de réinfo” de sa colonne de droite. Pour ceux qui préfèrent lire qu’écouter, en voici le contenu sous forme de texte.
FRANCE
Depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande et la nomination de Laurent Fabius au Quai d’Orsay, il semble que la diplomatie française n’accuse aucun changement important.
Il y a bien sûr le contexte international, qui n’a pas changé. Quand la chancelière allemande, Angela Merkel, refuse de revenir sur le principe du MES (le Mécanisme européen de stabilité), François Hollande (photo) n’a plus qu’à s’incliner, comme Sarkozy se serait incliné. Tout au plus accepte-t-elle d’y associer davantage de “croissance” afin que le nouveau président ne perde pas trop la face par rapport à son électorat.
Encore que, comme le souligne Marine Le Pen, pour Merkel, qui dit « croissance » dit aussi dérèglementation, démantèlement du code du travail, avec entre autre la fin du CDI. Toutes choses que l’électeur moyen de François Hollande serait très surpris de trouver sous le vocable magique de « croissance »…
Quoi qu’il en soit, Hollande, ayant accepté de se soumettre aux règles de l’Union européenne du Traité de Lisbonne, n’a plus aucun moyen de pression, ni aucune marge de manœuvre.
Et il y a d’autre part l’influence des coteries et des personnalités européistes et atlantistes, que l’on retrouve aussi bien à l’UMP qu’au Parti socialiste. La plus symbolique est Bernard-Henri Levy (photo) : en conseillant à François Hollande une intervention militaire en Syrie, BHL exerce sur le nouveau président la même influence que sur Nicolas Sarkozy auparavant. Il y a un changement qui semble néanmoins important : François Hollande a annoncé le retrait des forces françaises d’Afghanistan…
Oui, mais uniquement des forces combattantes ! Ce qui signifie très concrètement qu’un gros contingent français restera sur place, mais cantonné à un rôle plus défensif. Marine Le Pen a fort justement rappelé que les forces combattantes ne sont pas les seules exposées : les quatre militaires français tués lors d’un attentat à Kaboul en janvier dernier étaient des instructeurs.
Et en échange de cette victoire en trompe l’œil donc, François Hollande a fait une concession majeure aux Américains sur la question du bouclier antimissile. Pourtant, lors de sa campagne, le candidat socialiste s’était déclaré “réservé”, estimant que ce projet « méritait réflexion ». « Mes réserves ont pu être levées » a-t-il déclaré, toute honte bue, dimanche dernier.
La première des quatre étapes de ce programme lancé lors du sommet de Lisbonne de 2010 est déjà achevée. Les trois autres devraient suivre jusqu’en 2020. Il s’agit d’un radar en Turquie, (une localisation qui doit nous interpeller sur la place que l’oligarchie entend réserver en Europe à cette puissance islamique majeure), d’une frégate américaine équipée de missiles SM-3 et d’un centre de commandement à Ramstein, en Allemagne.
Cette concession de Hollande sur le bouclier anti-missile n’est pas une surprise. Outre l’allégeance à l’Hyperpuissance sur la position ascendante de la Turquie, que vous venez d’évoquer, Hollande s’est également aligné sur les intérêts des grands industriels français de l’armement (MBDA, Astrium, Thalès…) qui entendent participer à ce programme, rééquilibrant ainsi la baisse annoncée des budgets d’investissements nationaux en matière d’armement. C’était, naturellement, en tout point, la position du précédent locataire de l’Elysée.
Moralité : les électeurs votent, les politiques demeurent…
Et qu’en est-il des questions économiques ?
Hollande entend respecter ses promesses électorales, en particulier celle d’augmenter le Smic, mais sans déstabiliser les entreprises. Or les moyens pour relancer la croissance (la vraie…) et lutter contre la pauvreté sont problématiques. En France, les charges salariales et surtout patronales sont beaucoup plus importantes qu’en Allemagne. On s’étonne que le système d’assurance maladie allemand soit en excédent de 16 milliards d’euros, alors que le système français est en déficit de 28 milliards. Nos voisins d’outre-Rhin ne sont pas moins malades, mais une bonne partie de l’argent de la couverture maladie est prise sur la TVA. Or en Europe, les produits exportés sont vendus en exonération de la TVA du pays de départ. Ils sont en revanche soumis à la TVA du pays d’accueil. Une formidable machine de guerre pour l’Allemagne, puissance fortement exportatrice. Ainsi les voitures allemandes arrivant en France sont exonérées de la part de charges sociales prise sur l’argent de la TVA allemande. Pour les Français, cela équivaut à une subvention de 20 à 40 % sur le coût de la main-d’œuvre des Mercedes, Volkswagen et autres Opel…
En tout cas, Hollande ne bénéficie d’aucun état de grâce sur le front du chômage. Huit jours seulement après la tenue du premier Conseil des ministres, les bombes sociales ont commencé à éclater. Il y a une semaine, Technicolor a déposé le bilan de son usine de décodeurs d’Angers, son dernier site industriel en Europe. Au même moment, le tribunal de Lorient plaçait en redressement judiciaire Navimo, un nom bien connu des marins. En attendant la faillite redoutée de Doux, le numéro un européen de la volaille. Arcelor-Mittal vient de confirmer la prolongation pour 6 mois de l’arrêt des hauts fourneaux de Florange, sans doute prélude à leur fermeture définitive. Etc., etc.
Le Premier ministre Ayrault (photo) vient d’avertir que plus d’une trentaine de moyennes et grosses entreprises françaises pourraient mettre la clé sous la porte dans les mois qui viennent. Des dizaines de milliers d’emplois sont directement menacés, alors même que le chômage atteint un niveau record dans l’ensemble de la zone euro et qu’il repart également à la hausse aux Etats-Unis.
Mais Hollande, tel Zorro, sort sa botte infaillible : les Eurobonds !
Si Merkel refuse toute fuite en avant vers toujours plus de dette, de son côté, François Hollande professe qu’un endettement continuel peut permettre de gagner du temps, en attendant une bien improbable relance. A travers les Eurobonds, le nouveau président entend créer une « dette fédérale » qui pourrait, selon lui, venir soulager les instances européennes et leur permettre d’avoir une réelle politique interventionniste.
Si je vous comprends bien, les « eurobonds » sont de la dette. Ce qui signifie que l’on ajoutera encore de la dette à la dette, une dette qu’il faudra bien rembourser un jour. Contrairement à ce que pense Hollande, la dette ne réduit pas les déficits publics ni ne rend les entreprises plus performantes. La dette ne crée pas de croissance. Alors pourquoi François Hollande persiste-t-il ? Dogmatisme ou incompétence ? Les deux, peut-être…
Tout laisse à penser que l’Allemagne s’écartera tôt ou tard de l’actuelle organisation de la monnaie unique pour se recentrer sur une zone « Euro Nord » réunissant les actuels pays « vertueux ». Dès lors, l’entêtement de Hollande provoquera la rupture du couple franco-allemand. La France pourrait alors se retrouver à la tête d’une Europe dite « du Sud » regroupant les pays les plus endettés. En quelque sorte, une union de paralytiques, de boiteux et de borgnes auxquels les socialistes, dans leurs délires immigrationnistes, pourraient adjoindre le Maghreb, voire la Turquie. Sarkozy rêvait d’une « union de la Méditerranée ». Hollande pourrait bien la réaliser.
Donc, si je vous suis bien, en matière économique également, les électeurs votent mais les politiques demeurent. C’est bien cela ?
On peut en effet dire les choses comme ça…
MONDE
Syrie : l’ONU reconnaît qu’il s’agit bien d’une guerre civile
Jouant les apprentis va-t’en guerre, le président Hollande a mentionné mardi sur France 2 la possibilité d’une intervention armée en Syrie si le Conseil de sécurité le décidait.
Réaction de Marine Le Pen jeudi sur la Chaîne parlementaire, je cite : « [Hollande] ne prend aucun risque : cette opération est totalement virtuelle », puisque des grandes puissances s’y opposent fermement. Pour la présidente du Front national : les événements tragiques qui se déroulent en Syrie depuis quelques mois sont une véritable guerre civile, ce que commencent seulement à reconnaître l’ONU et de nombreux responsables gouvernementaux occidentaux. Il n’y a pas d’un côté un méchant gouvernement et de l’autre des civils désarmés, précise-t-elle. Avant d’ajouter : « C’est un problème international, je voudrais juste qu’on arrête de le présenter aux Français comme s’ils avaient quatre ans ».
Sur le terrain, la situation est loin d’être aussi claire que voudraient le faire croire les médias de l’oligarchie. Selon Damas, en effet, les récents massacres de Houla ont été perpétrés par des rebelles dans le but de provoquer une intervention militaire occidentale. Le général Souleiman, chef de la commission d’enquête gouvernementale, a déclaré que les victimes de la tuerie de vendredi dernier (108 morts, dont de nombreux enfants) étaient des familles, je cite : « qui refusaient de s’opposer au gouvernement et étaient en désaccord avec les groupes armés ». Il a ajouté que de nombreuses victimes appartenaient à la famille d’un membre du Parlement syrien.
Les rebelles syriens ont demandé à l’émissaire international Kofi Annan de reconnaître l’échec de son plan de paix, alors que de son côté, le gouvernement syrien affirme vouloir le succès du plan Annan et a invité les groupes de l’opposition qui rejettent le principe d’une intervention étrangère à dialoguer avec le gouvernement légal.
Milices islamiques armées en Libye, en Syrie : les interventions mènent, ou risquent de mener, à une situation pire qu’avant… En Libye, remarque Marine Le Pen, je cite : « on a remplacé une dictature laïque par une dictature islamiste ». Certes, dans l’absolu, on peut imaginer sortir d’une dictature laïque par autre chose qu’une dictature islamiste. La présidente du Front national constate qu’une telle heureuse issue ne s’est jamais produite, et conclut, je cite encore : « J’ai toujours été contre toutes les interventions qui ont été faites. »
Al-Jazeera va ouvrir une chaîne d’info en continu en français
Selon Le Figaro, Al-Jazeera devrait prochainement lancer une chaîne d’information en continu pour concurrencer Radio France Internationale, très présente en Afrique de l’ouest. La chaîne ne devrait pas s’arrêter là puisqu’elle sera également accessible par satellite depuis la France et le Maghreb, deux créneaux qu’elle convoite depuis très longtemps. Al-Jazeera n’en est pas à son coup d’essai : il y a quelques mois, elle créait une antenne en swahili pour rivaliser avec la BBC en Afrique de l’est.
Selon Thilo Sarrazin (photo) : « L’Allemagne est victime d’un chantage à l’holocauste »
A l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage L’Europe n’a pas besoin de l’euro, l’ancien membre du directoire de la Banque centrale allemande, a déclenché une nouvelle polémique en affirmant que son pays était l’otage de la zone euro et surtout la victime d’un « chantage à l’Holocauste ». Concernant la situation économique qui est le propos principal de son ouvrage, il écrit que « la politique actuelle fait de l’Allemagne l’otage de tous ceux qui, au sein de la zone euro, pourraient avoir, un jour ou l’autre et pour quelque raison que ce soit, besoin d’aide ». Et Thilo Sarrazin de soutenir que l’euro a été pour l’Allemagne la source d’importants risques financiers, et de rappeler que la création d’une union monétaire sans union politique est vouée à l’échec.
Un passage de l’ouvrage a suscité de vives critiques outre‑rhin. L’auteur affirme en effet que les partisans allemands des obligations européennes sont « Poussés par ce réflexe très allemand selon lequel nous ne pourrions finalement expier l’Holocauste et la Deuxième Guerre mondiale qu’une fois transféré en des mains européennes l’ensemble de nos intérêts et de notre argent »
L’assureur britannique Lloyd’s of London se prépare à l’éclatement de la zone euro
Dans un entretien accordé dimanche dernier au Sunday Telegraph, le PDG de la compagnie d’assurance Lloyd’s of London, Richard Ward, a admis qu’il se préparait à un effondrement de l’euro. La Lloyd’s a mis au point un plan d’intervention qui lui permettra de passer d’une plate‑forme de souscription basée sur l’euro à un système multi‑devises, au cas où la Grèce serait amenée à abandonner l’euro. Ward a également averti qu’en cas d’éclatement de la zone euro, le groupe pourrait déprécier 59 milliards d’euros d’investissements. Il a clôt son entretien en affirmant, je cite : « Je ne pense pas qu’une sortie de la Grèce de la zone euro se traduise par un effondrement de la zone euro, mais ce que nous devons faire, c’est nous préparer à cette éventualité. »