« Il n’y a plus de Révolution, il n’y a plus de manifestations. Il y a seulement du banditisme et le monde entier refuse de le reconnaître ». Ces paroles ne sont pas celles du président syrien Bachar el-Assad, ni celles d’un de ses ministres, ou celles d’un membre d’un quelconque gouvernement arabe soutien du régime, mais celles du patriarche de l’Église grecque-catholique melkite, dont la résidence est à Damas.
Le prélat (photo) n’a pas fait usage de termes vagues pour décrire l’actuel état de crise dans lequel se trouve plongé la Syrie : « des éléments étrangers sont entrés dans le pays et ont même commencé à frapper les chrétiens, qui ont dû quitter Homs étant donné la dangerosité de la situation », a expliqué le patriarche qui n’a pas caché une certaine insatisfaction vis-à-vis de la situation jugée trop souple du Vatican à son égard.
Grégoire III s’en est pris ensuite à la presse européenne avec laquelle il a eu affaire lors de récentes visites sur le Vieux Continent pour raconter ce qui était justement en train de se passer en Syrie. « Je n’excuse pas le régime comme j’ai pu l’entendre en France, mais je soutiens une réalité. Les journaux sont stéréotypés, ont des sources uniques et ne sont prêts à écouter personne, pas même moi », a avancé le prélat qui n’ pas hésité à parler d’une vraie « dictature de la presse au service des États-Unis ». Le patriarche a même raconté une anecdote arrivée au neveu d’un évêque travaillant à Dubaï (Émirats arabes unis), qui, alors qu’il se rendait un jour à son travail, a entendu derrière lui un homme annoncer au téléphone qu’il se trouvait à Homs, pendant que les troupes gouvernementales faisaient l’assaut de la ville, en tuant femmes et enfants.
« On a parlé de complot, mais c’est bien plus grave que cela : il y a une volonté internationale de nuire à la Syrie », a encore affirmé Grégoire III…
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Capitaine Martin
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