Kiosque Courtois du samedi 28/4/2012 – L’actualité de la semaine en écrit

28 avril 2012 | Actualités, Médias

Le samedi, une sélection des principaux sujets de la semaine des “Bulletins de Réinformation” de Radio Courtoisie. Ce Kiosque est présenté par Henri Dubost et Catherine Noailles.

Novopress a publié dès samedi matin, en différé, l’audio de ce Kiosque Courtois dans la fenêtre “Radio Courtoisie : le bulletin de réinfo” de sa colonne de droite. Pour ceux qui préfèrent lire qu’écouter, en voici le contenu sous forme de texte.

FRANCE

Le premier tour de la présidentielle, au pas de charge

Une forte participation, 80 %, a fait mentir un certain nombre de sondeurs. C’est un peu moins qu’en 2007 qui avait connu une affluence record de 84 % mais c’est beaucoup mieux que les 72 % de 2002.

Kiosque Courtois du samedi 28/4/2012 – L’actualité de la semaine en écritHollande et Sarkozy réussissent l’exploit de réunir à eux deux plus de 50% des suffrages exprimés, alors qu’ils représentent deux forces politiques passablement discréditées, qui alternent au pouvoir depuis plus de trente ans avec les résultats que l’on sait, et qu’il y avait dix candidats en lice.

Kiosque Courtois du samedi 28/4/2012 – L’actualité de la semaine en écritHollande arrive en tête avec près de 29% des voix. Un joli score, mais c’est moins que Mitterrand en 1988, qui avait fait 34%. Sarkozy, avec un peu plus de 27% sauve les meubles. Le président mal aimé fait beaucoup mieux que Jacques Chirac (photo) en 2002 qui n’avait recueilli qu’à peine 20% des suffrages, alors qu’il sortait de cinq ans de cohabitation avec la gauche, une cohabitation qui l’avait largement exonéré du bilan calamiteux de Lionel Jospin.

 

Kiosque Courtois du samedi 28/4/2012 – L’actualité de la semaine en écritRésultat superbe et sans équivoque, en revanche, de Marine Le Pen (photo) avec 6 millions 500.000 voix. Jamais la famille politique qu’elle représente n’avait recueilli autant de suffrages. Dans le Languedoc-Roussillon, la Provence et la Côte d’Azur, le Nord-Pas-de-Calais, la Lorraine et l’Alsace, la droite nationale progresse par rapport à 2002, totalisant entre 20 et 30 % des suffrages et se retrouve fréquemment en première ou en deuxième position. Dans tout l’ouest, de tradition centriste, y compris la Bretagne, on assiste à une progression significative du vote frontiste. Il en est de même dans le sud-ouest et la Corse, pourtant de tradition radical-socialiste. Dans nombre de départements, les scores de Marine Le Pen augmentent de 50 à 70 % par rapport à l’addition de ceux de Jean-Marie Le Pen et de Mégret en 2002. Une validation incontestable de la stratégie de dédiabolisation mise en place par Marine Le Pen, dès avant son accession à la présidence du Front national. En 40 années d’existence, même au temps de la grande époque de 1995 à 1998, jamais le Front national n’avait obtenu de tels scores dans ces régions. La stratégie de Marine Le Pen ne lui a pas aliéné ses soutiens traditionnels comme le prédisaient les Cassandre.

L’exception parisienne se confirme. La capitale, et dans une moindre mesure les grandes villes françaises, sont déconnectées de la France enracinée. Marine Le Pen ne recueille que 6 % des voix à Paris. C’est dans ce Paris boboïsé qu’habite la plupart des faiseurs d’opinion. Des sondages internes aux rédactions estiment à plus de 75 % à gauche le vote des journalistes.

Kiosque Courtois du samedi 28/4/2012 – L’actualité de la semaine en écritCertes la barre des 20% qui a souvent semblé à la portée de la présidente du Front national au cours des mois précédents n’a pas été franchie, certes Marine Le Pen n’est pas au deuxième tour, mais elle est sans conteste devenue le centre de gravité de la vie politique française (le « brise-glace » selon sa propre expression), forçant les candidats du système à prendre en considération l’ensemble de sa thématique, voire à adopter certaines de ses positions. Tout dernier exemple en date : sa proposition de loi sur la présomption de légitime défense des policiers, maintenant défendue par un Nicolas Sarkozy dans l’affaire de la mise en examen controversée d’un policier de Seine-Saint-Denis.

Kiosque Courtois du samedi 28/4/2012 – L’actualité de la semaine en écritPour Florian Philippot (photo), l’un de ses proches conseillers, Marine Le Pen devient de fait le « chef de l’opposition ». Les élections législatives vont avoir une importance capitale pour transformer cet essai. La tâche n’est pas évidente lorsqu’on sait qu’un découpage électoral particulièrement crapuleux, joint au système majoritaire à deux tours donne une Assemblée nationale largement déconnectée du pays réel, sans parler du Sénat.

Si Marine Le Pen n’est pas courtisée par les appareils politiques de deux candidats restant en lice, ses électeurs le sont en revanche. Exercice extrêmement périlleux pour les caciques du système et leurs seconds-couteaux : il s’agit de dire à ses électeurs qu’on « les comprend », mais qu’ils ont fait « le mauvais choix ». On connaît l’antienne : « Le Front national pose les bonnes questions mais apporte les mauvaises réponses ».
Kiosque Courtois du samedi 28/4/2012 – L’actualité de la semaine en écritUne antienne reprise il y a quelques jours par Claude Guéant (photo). Pourtant, pour de nombreux observateurs, le vote frontiste n’apparaît plus comme un simple vote protestataire, mais bien comme un véritable vote d’adhésion.

 

De nombreuses critiques se font jour à l’encontre du discours et des méthodes de l’UMP : un « mépris » réel à l’égard du Front national notamment de la part de Nicolas Sarkozy et des cadres du parti présidentiel dont l’appareil ne semble pas s’être adapté aux aspirations de ses électeurs, alors que, selon un sondage paru pour les Echos, près de 64 % désirent une alliance avec le Front national. Mercredi sur France Info, Nicolas Sarkozy déclarait pour la première fois, que le Front National était « compatible avec la République », alors même que son parti affirmait jusqu’ici que l’on ne dialogue pas avec « l’extrême droite », et que ce parti n’était pas républicain.

Nicolas Sarkozy semble à l’évidence déterminé à capter le maximum de voix frontistes, en appelant ses électeurs à « faire barrage à la gauche », expression sur toutes les lèvres. Mais s’il demande les voix du Front national, il se refuse en revanche à tout accord avec le parti à la flamme. C’est aussi le cas de Claude Guéant et de François Fillon qui, en début de semaine, ont déclaré qu’en cas de second tour opposant PS et FN lors des législatives, ils ne voteraient pas pour le FN.
Kiosque Courtois du samedi 28/4/2012 – L’actualité de la semaine en écritChantal Jouanno (photo) a quant à elle déclaré lundi sur Public-Sénat qu’elle voterait sans hésiter pour le PS. Nathalie Kosciusco-Morizet avait affirmé en mars dernier qu’elle voterait à coup sûr PS. Interrogée mardi, la porte-parole de Sarkozy n’a pas réitéré ses déclarations, préférant courageusement botter en touche.

Mercredi, dans la même émission de France Info, le Président a indiqué qu’il lui faut “entendre” les électeurs de Marine le Pen du premier tour sans « considérer qu’il faut se boucher le nez » (sic !). On a également vu Claude Guéant jeudi à Luxembourg venir proposer une mini réformette de l’espace Schengen (à des années lumières de la proposition de Marine Le Pen qui est de sortir purement et simplement du dispositif), histoire de montrer aux patriotes combien « il les avait compris ». Une demande vouée à l’échec, puisque la libre circulation est l’un des principes essentiels de l’Europe libérale de Bruxelles. Bref, on a connu des dragues plus subtiles…

Si le président sortant veut refaire son retard sur son rival socialiste, il doit résolument et sincèrement mobiliser sur sa droite en tenant compte du fait que si l’ensemble de la gauche progresse, la droite, toutes sensibilités confondues, reste encore, mais sans doute pour très peu d’années compte tenu du poids démographique croissant de l’immigration, majoritaire dans le pays. Mais il s’agit vraisemblablement d’un vœu pieu : en cinq ans d’exercice du pouvoir, le personnage a eu tout le temps de montrer l’étendue de sa duplicité.
Kiosque Courtois du samedi 28/4/2012 – L’actualité de la semaine en écritAinsi jeudi, lors de l’adoption par le Sénat de la proposition de loi constitutionnelle accordant le droit de vote aux élections municipales aux étrangers non communautaires, le rapporteur, Esther Benbassa (Europe Ecologie Les Verts) (photo) a provoqué l’hilarité de ses collègues de gauche en lisant à la tribune des déclarations passées de Nicolas Sarkozy, Eric Besson, Jean-Pierre Raffarin ou Brice Hortefeux, en faveur du droit de vote des étrangers…

 

MONDE

Kiosque Courtois du samedi 28/4/2012 – L’actualité de la semaine en écrit« Ce haut score est préoccupant »

Nous ne quittons pas l’actualité française, avec cette phrase prononcée lundi dernier par la chancelière Angela Merkel (photo) à propos des résultats obtenus par Marine Le Pen. L’Union européenne, par la voix des ministres des Affaires étrangères suédois, belge, luxembourgeois et danois entre autre, ne cache pas non plus son inquiétude. Ces chefs de la diplomatie ont également témoigné de leur inquiétude face à la montée en Europe, et particulièrement en France, des courants dits « populistes ». Entre les peuples et leurs « élites » cosmopolites, le divorce semble décidément consommé.

Le président de l’Union européenne veut maintenir les frontières ouvertes

Kiosque Courtois du samedi 28/4/2012 – L’actualité de la semaine en écritLe président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy (photo), a dénoncé jeudi la montée des « populismes » en Europe et la menace qu’ils font peser sur la libre circulation des personnes. Cette déclaration survient à quelques heures d’une réunion des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne. « Malheureusement, les vents du populisme menacent une des grandes réalisations de l’intégration européenne : la libre circulation des personnes au sein de l’Union européenne. », a-t-il déploré.

 

Les banques grecques sont dans le rouge vif

Les résultats pour 2011 des quatre premières banques grecques viennent d’être publiés. Plus de 27 milliards d’euros de pertes l’an passé. Encore ces chiffres ne comprennent-ils pas la banque postale et les banques chypriotes installées en Grèce. Pour faire face à leurs besoins en capital les banques grecques ont reçu 25 milliards d’euros la semaine dernière du Mécanisme européen de stabilité financière (le MES). Mais la Grèce continue de s’enfoncer dans la récession et les impôts ne rentrent pas assez vite. La baisse des dépôts dans les banques atteint 20 % en un an. La Commission européenne estime qu’au premier semestre 2012, mille PME grecques disparaîtront chaque semaine. Les multiples plans de sauvetage de la Grèce semblent être totalement inefficaces.

Pays-Bas : l’austérité fait sauter le gouvernement

Kiosque Courtois du samedi 28/4/2012 – L’actualité de la semaine en écritLa crise de la zone euro a encore fait chuter un gouvernement, celui des Pays-Bas, dirigé depuis 18 mois par le libéral Mark Rutte. La coalition gouvernementale de droite minoritaire a éclaté sur le sujet de la politique à mener pour réduire le déficit public. Le Parti pour la liberté (PVV), le mouvement de droite nationale de Geert Wilders (photo) a en effet claqué la porte. « Ce projet n’était pas dans l’intérêt des électeurs du PVV », s’est insurgé Geert Wilders. « Nous ne voulons pas soumettre nos pensions à une saignée à cause du diktat de Bruxelles ». Les Pays-Bas, qui ont gardé néanmoins leur triple A, se retrouvent désormais dans une situation financière identique à celles de la Grèce et du Portugal.

La démission du Premier ministre néerlandais ouvre la porte à des législatives anticipées, probablement en septembre ou en octobre.

L’économie britannique est en récession

Alors qu’une légère hausse du PIB de 0,1 % était attendue, celui-ci s’est contracté de 0,2 %. C’est une douche froide pour le gouvernement britannique qui tablait sur l’efficacité de sa politique de rigueur. « David Cameron et George Osborne s’étaient vantés que leur plan d’austérité avait sorti le pays de la zone de danger. Mais ils ont échoué et nous ont fait replonger dans la récession », a affirmé l’un des dirigeants travaillistes, Ed Balls. « La seule chose qui aggraverait encore la situation serait d’abandonner notre programme » a répliqué David Cameron.

L’armée israélienne admet que l’Iran n’est pas près de fabriquer la bombe atomique

Dans un entretien publié mercredi par le quotidien israélien Haaretz, le général Benny Gantz (photo), chef d’état-major de l’armée israélienne, a exprimé ses doutes quant à la volonté de l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire. Le même jour, le ministre de la Défense israélien, Ehud Barak (photo), livrait un diagnostic semblable. Même Avidgor Lieberman, le très belliqueux ministre des Affaires étrangères d’Israël, avait récemment laissé entendre qu’il croyait davantage à la diplomatie qu’à la voie militaire. Les Etats-Unis qui ont échoué à faire tomber la Syrie, proche alliée de l’Iran, se rendent compte qu’il leur faudra négocier avec ce dernier. Israël n’a donc d’autre choix que de jouer la carte de l’apaisement. Il y a une dizaine de jours déjà, les services de renseignements israéliens ont dû admettre que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad n’avait jamais affirmé vouloir rayer Israël de la carte du monde.

 

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