Branché : le vélo électrique

13 avril 2012 | Actualités, Environnement, Europe

13/04/2012 – 17h00
BERLIN (NOVOpress) —
Encombrements, prix du carburant, problèmes de stationnement, arguments écologiques aussi : il est aisé de pronostiquer encore un bel avenir à la bonne vieille bicyclette qui serait, comme l’estimait il y a déjà 4 ans « le chasseur de tendances » viennois Mathias Horx, une des premières gagnantes du changement climatique.

Le marché du vélo allemand (50 000 emplois et 4 milliards de chiffre d’affaire) pèse allègrement les 70 millions d’exemplaires en circulation -le double du nombre des automobiles- avec une tendance exponentielle : plus d’un million vendus rien que l’an dernier. Et le vélo à assistance électrique au pédalage, ou eBike, n’est pas étranger à cette évolution. Il en a été vendu la bagatelle de 310 000 rien que l’an dernier. Rien à voir avec les performances de l’industrie automobile en ce domaine, qui malgré bien des effets d’annonce et force subventions, n’a réussi à caser que 2154 voiture électriques pendant la même période.

L’augmentation des ventes de vélos électriques est déjà si forte que les constructeurs espèrent atteindre rapidement le demi million d’exemplaires livrés. Pour l’horizon 2020, ils estiment même qu’un tiers des vélos vendus en Allemagne seront électriques. Cette branche où les constructeurs germaniques bénéficient actuellement d’une position de leader est en plein boom et est extrêmement prometteuse, même si les 900 000 exemplaires vendus en Europe peuvent sembler dérisoires face aux 25 millions mis sur le marché chinois durant la même période… De quoi éveiller convoitises et spéculations !

L’industrie automobile quant à elle s’intéresse aussi à ce créneau et a présenté maints modèles de deux roues électrifiés de salons en expositions, mais seul Smart semble pour le moment s’y être suffisamment investi pour pouvoir espérer encore commercialiser un modèle cette année.

Les équipementiers se montrent, eux, beaucoup plus motivés et proposent donc leurs services aux fabricants de vélos. Bosch a ainsi été le premier à offrir un moteur électrique adapté et a commencé sur son site normand (Mondeville) la construction en série d’un pack complet (accumulateurs, commandes, moteur) prêt à monter. Le cadre de Bosch Thomas Kroll voit là une démarche logique pour une entreprise qui construit non seulement des ABS et des moteurs d’essuie-glaces, mais aussi des réfrigérateurs, des perceuses ou des visseuses sans fil. « Nous construisons cent millions de moteurs électriques tous les ans et disposons donc d’une expérience indéniable en ce domaine. Il n’y a qu’un pas à faire de là à l’assistance électrique au pédalage pour bicyclettes ». L’entreprise aurait déjà atteint en ce domaine l’objectif fixé à 20% du marché, mais a aussi à faire face à une concurrence sérieuse comme par exemple l’équipementier Brose (Cobourg, Franconie), cinquième au niveau mondial, qui a également et sans tarder mis au point son propre moteur.

Plus qu’aux étudiants et autres clients un peu « fauchés », ce nouveau produit technologique qui s’affiche dans une fourchette de prix de 900 à 3500€, s’adresse principalement à une clientèle trentenaire et quadragénaire, urbaine, avec de confortables salaires, et aussi soucieuse d’une bonne conscience écologique. Un univers de bobos qui ne s’est sans doute guère encore inquiété de savoir comment concilier le slogan « sortir du nucléaire » et les beaux discours autour du développement durable, avec la mise en charge quotidienne de millions d’accumulateurs, fut-ce de bicyclettes…

Crédit photo : Ralf Roletschek Fahrradmonteur.de, licence CC.
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