02/04/2012 – 16h30
QUIMPER (NOVOpress Breizh) – Samedi dernier plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans de nombreuses villes de France pour la défense des langues régionales et pour demander de meilleures conditions d’enseignement de ces dernières. En pleine campagne présidentielle, cette mobilisation en faveur de la défense de l’identité des régions sera-t-elle entendue des candidats ?
« Hep Brezhoneg Breizh ebet ! » (Sans langue bretonne, pas de Bretagne). A Quimper, c’est sous un soleil resplendissant que près de 12.000 manifestants précédés d’une quinzaine de bagadou, sont partis de la Place de la résistance pour rejoindre les bords de l’Odet. Parmi eux on pouvait noter la présence de très nombreux représentants d’associations culturelles bretonnes et de partis politiques, toutes tendances confondues (UMP, Parti breton, PS, ADSAV, UDB, Jeune Bretagne etc.).
La manifestation la plus importante s’est déroulée à Toulouse où près de 30.000 personnes ont défilé sous les couleurs rouge et or. A Bayonne, près de 6.000 Basques avaient répondu à l’appel des associations de défense de la langue basque. A Perpignan – record mondial de la spécialité battu – un gigantesque « lip dub » revendicatif pour la défense du catalan a réuni plus de 7 000 participants.
« Unsri Sproch ist unser Schàtz » (notre langue est notre trésor) : en Alsace près de 1.000 personnes ont manifesté à Strasbourg pour la défense du dialecte alsacien. Succès plus mitigé en Corse, où seulement près de 300 personnes environ ont formé une « chaîne humaine » pour demander la « co-officialité » de la langue corse. En Flandres une centaine de personne ont manifesté à Lille pour demander l’enseignement du flamand à l’école. A Annecy, enfin, chants et poèmes en langue savoyarde étaient au programme d’une action menée par les militants culturels.
Si la France a signé en 1999 la Charte européenne sur les langues régionales et minoritaires, cette dernière n’a jamais été ratifiée, étant jugée par le Conseil constitutionnel non compatible avec l’article 2 dela Constitution (« La langue de la République est le français ») . La réforme constitutionnelle intervenue en juillet 2008, qui a reconnu l’appartenance des langues régionales «au patrimoine de la France», a pu être perçue comme une avancée, mais ne permet pas la ratification de la Charte. Aujourd’hui, François Hollande, François Bayrou et Eva Joly se sont prononcés en faveur de la ratification. Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon y sont par contre opposés.