26/03/2012 – 08h00
NANTES (NOVOpress Breizh) – « Non à l’Ayrauport » : plusieurs milliers de personnes – 3.000 selon la police, 10.000 selon les organisateurs – ont manifesté samedi à Nantes contre le projet d’aéroport qui doit être construit d’ici à 2017 par le groupe Vinci à Notre-Dame-des-Landes, à 30 km au nord de la cité des Ducs en remplacement de celui de Nantes-Atlantique actuellement en service dans la banlieue sud de Nantes. Un projet soutenu par Jean-Marc Ayrault et l’ensemble des oligarques socialistes locaux, d’accord sur ce point – comme sur beaucoup d’autres – avec l’UMP.
Organisée par l’Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes (ACIPA), la manifestation avait reçu le soutien de syndicats et de partis politiques comme la Confédération Paysanne, Attac, le Parti de Gauche ou Europe Ecologie-Les Verts.
Pour ce qui concerne ce dernier, on se souvient qu’alors qu’il avait toujours déclaré que l’abandon du projet de construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (44) était – avec l’abandon de la filière nucléaire – une condition incontournable pour qu’un accord soit conclu avec le PS, ses dirigeants – Cécile Duflot en tête – ont signé en novembre dernier un accord électoral avec les socialistes. Mettant soigneusement de côté leurs « convictions » en échange de l’assurance de disposer d’un groupe de députés à l’Assemblée nationale.
Même souci au Front de Gauche, où si le Parti de Gauche est contre le projet, son allié du Parti communiste est à fond pour. Pour la petite histoire, on pouvait voir hier dans la manifestation un vieillard invalide qui brandissait fièrement une pancarte « parti communiste ». Un dissident, probablement.
De son côté le Front national a demandé un moratoire immédiat sur le projet. Il se déclare partisan d’un référendum local, comme il le demande sur tous les grands projets locaux, « afin que les citoyens soient informés de ses tenants et aboutissants véritables. »
De nombreux groupuscules d’extrême-gauche ayant également annoncé leur venue – avec l’idée d’en découdre – le centre ville était quadrillé dès le matin par un très important dispositif policier. Toutes les rues menant à la préfecture, à la mairie ,à l’hôtel du Département et à celui de la Région étaient barrées.
Venant de trois directions, plus de 250 tracteurs accompagnés de milliers de manifestants à pied ou à vélo ont conflué dans le calme vers la préfecture, d’où est parti le cortège en direction du Cours des 50 otages, l’une des grandes artères de la cité bretonne. « C’est une réussite, on attendait une mobilisation, un soutien, et on l’a eu », a déclaré Dominique Fresneau, co-président de l’ACIPA.
Comme prévu, après la dissolution de la manifestation vers 17 heures, les premiers incidents ont éclatés. Un important feu de palettes a été allumé au milieu du “Cours des 50 otages” par des militants anarchistes qui ont lancés des projectiles en direction des forces de l’ordre. Au grand regret des agriculteurs pour qui ces jeunes étaient « des cons et des nuls ». Les forces de police ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes. Selon la préfecture, sept manifestants ont été interpellés et cinq mis en garde à vue.