Seul contre tous, après avoir tué de sang froid en pleine rue 3 militaires, puis 3 enfants et un adulte dans une école juive de Toulouse sur les 12 derniers jours, Mohamed Merah a choisi de mourir en Moudjahid, en combattant au service de l’Islam, les armes à la main, tirant plusieurs centaines de cartouches jusqu’à son dernier souffle de cette fin de matinée.
Comment un jeune homme de 23 ans, petit délinquant notoire, dépressif, suicidaire, s’est-il soudainement transformé en soldat fanatique, en guerrier ne redoutant pas de se retrouver, pendant des dizaines d’heures, à la merci de toute la France en guerre contre lui ? Comment a-t-il réussi à mettre, pendant des heures et jusqu’à après sa mort sans doute, tout un état à genoux ? Comment a-t-il su trouver la force de résister, moralement, physiquement, psychologiquement, à l’étau qui s’était peu à peu resserré sur lui ? Se revendiquant d’Al Quaida, appellation dont tout le monde peut aujourd’hui se prévaloir du moment qu’il combat l’Occident et Israël, Mohamed Merah était un soldat perdu : visiblement loup solitaire, parti deux fois se former et s’endoctriner en Afghanistan et au Pakistan au service d’un idéal islamiste, il en est revenu déterminé à mener seul sa guerre face à ce qu’il définissait lui même comme l’axe du mal (les forces armées occidentales en guerre contre les talibans, et l’État d’Israël).
Cet enfant né en France de parents maghrébins et musulmans ne se reconnaissait pas, à l’image de dizaines de milliers d’autres comme lui dans les villes de France, dans une république qui l’avait certes vu naître et grandir, mais qui n’avait rien à voir, ni de près ni de loin, avec ses traditions, ses origines, sa civilisation. Tout le matraquage sur le vivre ensemble, sur la nécessité d’assimiler, d’intégrer, d’aider des populations issues de civilisations différentes n’ont pas eu prise sur ce jeune homme, et n’en auront sûrement pas sur les centaines ou milliers d’autres qui pourront être tentés de le prendre pour exemple.
Car si tous les médias, les politiciens, les sociologues, les criminologues s’évertuent à faire passer cet homme pour un fou, pour un cas isolé, ça n’est que pour mieux continuer à refuser de voir la vérité en face : c’est d’une guerre dont il s’agit. Mohamed Merah, loin de « La Marseillaise obligatoire », avait trouvé dans l’Islam des valeurs que n’apporte plus la société occidentale. Comme lui, des milliers de jeunes, en Europe, de toutes origines, se convertissent à cette religion ou l’adoptent, afin de rechercher une échappatoire à cette marche en avant incontrôlée vers une société sans idéal, sans valeurs, sans racines, sans modèles pour avancer.
Mohamed Merah n’a pas importé un conflit étranger à la France : il incarne le conflit larvé qui se prépare en Europe, conflit fabriqué de toutes pièces par des savants fous désireux d’imposer le « vivre ensemble », le métissage, le mélange de peuples et de civilisations qui n’ont jamais souhaité, au plus profond d’eux même, cohabiter. Les Français qui regardent les images en boucle depuis quelques jours ne pourront plus fermer les yeux pendant très longtemps et se dire que c’est un cas isolé ou bien qu’il est victime des jeux vidéos violents : il y aura d’autres Mohamed Merah.
L’État français vient de se montrer en partie incapable de protéger ses ressortissants face aux actes de Mohamed Merah. Tout comme cet État s’était montré impuissant à répondre fermement lors des émeutes de Villiers-Le-Bel il y a quelques années. Les seules réponses apportées : la négociation, le « dialogue » (et 32 heures après et 300 cartouches plus tard la riposte) quand ce ne sont pas l’argent et les subventions, c’est-à-dire au final, l’arme des faibles pour lutter contre des personnes qui n’ont ni envie de négocier, ni envie de se rendre, ni envie d’être achetés, mais qui ont simplement la volonté farouche de déstabiliser le système tout entier. Les Bernard Henry Levy, les Laurent Joffrin, les médias aux ordres du système politico-financier et des groupes d’intérêts ne pourront rien y faire : face au vide moral, au vide spirituel, au vide intellectuel, au vide éducatif, certains ont décidé de se lever et de mettre à bas ce système, cette civilisation européenne en déclin. Les partis politiques de gauche ont d’ailleurs tout perdu dans cette affaire, s’obstinant à vouloir imposer un modèle de société version « meilleur des mondes » dont personne ne veut vraiment.
La seule solution pour éviter un effondrement total serait alors que les Français, les Européens, ouvrent les yeux, cessent de s’aveugler et de se protéger derrière le politiquement correct, pour enfin réagir, pour enfin redonner un sens à leur avenir, à leur quotidien. Pour enfin faire revivre leur civilisation, qui n’est ni musulmane, ni maghrébine, ni chinoise, ni américaine. Pour enfin apprendre à se défendre et à agir contre ceux qui souhaitent rebâtir un empire fort sur nos ruines. Sans ce réveil, un beau jour, d’autres Mohamed Merah viendront se glisser dans leur dos, sans frapper, sans prévenir, renforcés par leur foi et la volonté de conquérir et de transformer une société qui n’est pas la leur : et ils les abattront froidement, sans haine, mais avec l’envie de vaincre, tout simplement parce qu’ils sont en guerre, et que la guerre, c’est sale !
Yann Vallerie, pour Novopress
Crédit photo : DR / France 2