Chômage : les chiffres officiels occultent une partie de la réalité

29 février 2012 | Actualités, Économie, France

29/02/2012 – 12h15
RENNES (NOVOpress Breizh) – La France métropolitaine compte officiellement, depuis la fin du mois de janvier, 2.861.000 demandeurs d’emploi de catégorie A, soit 13.400 de plus qu’en décembre 2011 (+0,5%). La catégorie A concerne les chômeurs sans aucune activité, si l’on ajoute les chômeurs à activité réduite c’est 4,9 millions toutes catégories confondues. Mais au-delà de ces données publiées chaque mois, on peut déplorer l’absence d’études plus précises pour évaluer la réalité du chômage, qui constitue depuis maintenant 30 ans un problème social majeur dans notre pays.

On compte désormais 430.000 inscrits à Pôle emploi de très longue durée (trois ans ou plus), soit un bond de 22,7% sur un an. Le nombre des chômeurs en recherche d’emploi depuis plus d’un an est également en progression constante depuis 2008 (+0,5% encore en janvier 2012).

Au-delà de ces chiffres, il y a la réalité du drame social que constitue le chômage, qui touche la France depuis maintenant trois décennies. Comme le rappelle le quotidien Les Echos, le Gouvernement, qui dispose – notamment avec l’Insee – d’un remarquable appareil statistique, ne s’attarde guère sur le sujet.

Selon Dominique Seux, chaque mois ce sont par exemple près de 500.000 personnes qui perdent ou retrouvent un emploi, soit autant de familles directement touchées. Un chiffre officiel qui n’est jamais évoqué par les médias. Quant à la différence de la fréquence du chômage selon les générations, la dernière étude de l’Insee remonte à plus de cinq ans. Les résultats étaient pourtant édifiants : alors que le chômage a concerné environ un actif sur huit dans la génération qui a plus de 70 ans aujourd’hui, c’est près de la moitié des actifs de vingt-cinq à cinquante ans qui en ont déjà été les victimes au moins une fois dans leur vie. Cette étude, qui n’a semble-t-il pas été renouvelée, ne prenait d’ailleurs pas en compte les effectifs du secteur public, par définition peu ou pas concernés.

Autre aspect de la question – que n’aborde pas Les Echos – celle de l’incidence des flux migratoires sur l’évolution du chômage. Si l’Insee publie le nombre de chômeurs d’origine étrangère (hors Union Européenne) – en 2010 on en comptait 229.000, soit un taux de 23,1% – l’incidence sur le marché de l’emploi de l’arrivée annuelle de près de 200.000 immigrés en situation régulière ne saurait faire l’objet d’une étude. Pas plus que le nombre de chômeurs parmi les Français issus de l’immigration, les statistiques ethniques étant interdites. Il est des réalités que l’oligarchie en place préfère ignorer.

Crédit photo : Véronique Teurlay via Flickr licence CC.

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