22/02/11 – 16h00
PARIS (NOVOpress) — Dans une entrevue accordée au magazine Le Point, Emmanuel Todd démonte les mécanismes de la crise actuelle et appelle à l’annulation de la dette des pays européens vis-à-vis des banques.
Selon lui, en France, les “ultra riches” ont bénéficié d’une baisse de leurs impôts qui leur permet de prêter à l’État les ressources dont il s’est lui-même privé, ce qui rend les États tributaires des puissances financières privées.
Par ailleurs, le politologue et économiste rappelle la funeste erreur que fût l’auto-interdiction pour l’État de fabriquer de la monnaie, établie par la loi Pompidou dès 1973, et « rendue idéologiquement formidable par le mythe supplémentaire d’une Banque centrale européenne à Francfort, supposée être hors de portée de l’État français ».
« Chaque année, les Français se voient ainsi ponctionner, à travers la TVA et les impôts directs, 250 milliards d’euros, dont près de 50 milliards d’intérêts, qui vont à des gens qui ont déjà trop d’argent. Les deux tiers sont d’ailleurs étrangers, parce que la fête est mondiale, les riches Français pouvant en contrepartie se gaver de la soumission des États et des peuples. » déclare-t-il avec vigueur.
Pour lui, derrière l’apparente logique libérale du système en place, l’État devient finalement une machine à rançonner les populations au bénéfice de l’oligarchie des plus riches.
Pour rompre avec cette situation, Emmanuel Todd prône donc un changement radical de logique et le recours à la « planche à billets » et au défaut sur la dette.
Crédit photo : eisenrah via Flickr (cc)