11/02/2012 – 08h00
NANTES (NOVOpress Breizh) – le mercato n’aura pas été facile pour le FC Nantes. Franck Kita, le directeur général délégué du club (et accessoirement fils du président) a confié à 20 Minutes ses déboires pour recruter des joueurs et se défaire de ceux qui ne donnent pas satisfaction. Arrêt sur un « marché » mondialisé où les clubs se refilent des joueurs – le plus souvent issus d’Afrique – comme de la vulgaire marchandise.
Selon Kita (fils) l’offre de joueurs est pléthorique: « C’est tout le temps qu’on te propose des joueurs. Et on t’appelle toujours pour des ’champions du monde’… Un milieu droit qui déborde comme Ribéry, un défenseur dans le style d’Abidal, certains sont même comparés à Messi. La plupart, tu ne les connais pourtant pas. Il y a tellement de mecs au chômage. »
Sur le marché « des mecs au chômage », les Canaris se réjouissent d’avoir pu recruter cette année Ismaël Bangoura. Après le Dynamo Kiev, l’international guinéen avait été recruté par le Stade Rennais en 2009 – pour la modique somme de 11 millions d’euros – avant d’aller jouer, un an et quelques déboires plus tard, dans les Émirats Arabes Unis pour 8 millions d’euros et un salaire mensuel à six chiffres. Faute de résultats cette année, son club l’a purement simplement rayé des effectifs. Sans emploi, Bangoura a été bien content que le FC Nantes s’intéresse à son sort et de son côté ce dernier est persuadé d’avoir fait une très bonne affaire. L’avenir le dira, mais dans les locaux de la Jonelière on ne compte plus les déceptions.
Ce qui est sûr, selon le club nantais, c’est que le Guinéen a dû revoir sérieusement ses prétentions financières à la baisse pour venir exercer ses talents sur les bords de la Loire. S’il peut jouer, car sa situation administrative avec son ex-club d’Al Nasr est loin d’être claire. Le FC Nantes a donc saisi la FIFA le 3 janvier dernier afin d’obtenir une autorisation temporaire de jouer.
Mais le club nantais tente aussi de se séparer de certains joueurs qui n’ont pas tenu leurs promesses, ce qui semble plus délicat. Ainsi en est-il de Maurice-Junior Dalé, dont le FC Nantes aimerait bien se débarrasser – il n’a marqué qu’un but en huit rencontres. Après avoir débuté au FC Martigues, il est transféré en 2008 à l’AJ Auxerre, avant d’être engagé pour trois saisons au club roumain d’Unirea Urziceni qui, en septembre 2010, le prêtera au club grec de Panserraikos FC. N’ayant pas réussi non plus dans ce club, il arrivera à Nantes où Landry Chauvin, le nouvel entraîneur des Canaris aura la (mauvaise) idée de tenter de le relancer en l’engageant jusqu’en juin 2013. Il marque son premier – et unique – but le 27 août 2011 dans un match contre Tours.
« C’est le dossier le plus compliqué du mercato », estime Franck Kita qui l’a prêté à Arles-Avignon après de longues négociations, compliquées par les caprices de Dalé qui un jour était partant et le lendemain ne voulait plus en entendre parler !
Autre joueur dont le FC Nantes voudrait bien se séparer : Papa Malick Ba, qu’aucun club ne semble vouloir accueillir. Ce Sénégalais de 31 ans, qui joue en milieu de terrain, est arrivé au FC Nantes lors de l’Intersaison 2009. Il est vrai qu’en 26 matchs il n’aura marqué qu’un seul but.
Quant à Omar Benzerga, qui n’est à Nantes que depuis octobre 2011, il n’aura joué que dans trois rencontres. Ce jeune milieu de terrain, natif de Châtellerault, a reçu des propositions de deux équipes de haut niveau d’Algérie, qu’il a refusées, pour le plus grand étonnement du directeur du club. « Comme il joue avec un drapeau de l’Algérie sur les chaussures, je me suis dit qu’il fallait lui trouver un club là-bas, fait remarquer Franck Kita. On lui a proposé deux équipes de haut niveau… Il n’a pas voulu y aller. Et pourtant, il ne perdait pas d’argent ! ». Fidèle à son identité, Benzerga, mais pas au point de retourner dans le pays de ses aïeux.
Crédit photo : Manuel from Nantes, licence CC